Le phare d'Aïn El Hammam

Flambeau. Le dernier des pères de la révolution du 1er Novembre 1954 a été enterré hier. Certains ont pu faire le déplacement jusqu'à Aïn El Hammam. D'autres ont suivi la retransmission en direct des télévisions (publiques et privées). D'une manière comme d'une autre c'est tout le peuple algérien qui a accompagné à sa dernière demeure Si Hocine Ait Ahmed. Témoignage d'un peuple soudé par son histoire et ses valeurs ancestrales. Une communion qui donne toute sa force à la détermination des Algériens de suivre l'exemple de leurs aînés. Des aînés qui ont eu le courage, le sacrifice et la force de libérer le pays d'une occupation étrangère qui aura duré un siècle et demi. Des aînés qui sont aujourd'hui nos repères et nos référents. Nous nous devons d'en être dignes. De reprendre leur flambeau et construire l'Algérie qu'ils ont libérée. Certes cette construction, commencée il y a un demi-siècle, a permis de grandes, très grandes avancées. Cependant, le développement et la modernisation d'un pays relèvent d'un processus continu. Pour suivre le progrès qui, lui, n'a pas de fin. Le passage de l'année 2015 à l'année 2016 aura été, pour nous, bien particulier. Aussitôt après avoir enterré l'un des principaux acteurs de notre histoire, nous nous trouvons face à de nouveaux défis pour construire notre futur. Des défis tellement déterminants qu'ils nous donnent l'occasion de nous hisser au niveau et à la grandeur des aînés qui nous ont libérés. Il le faudra face à la crise économique et financière qui, bien après le reste de la planète, a fini par nous rattraper avec la chute du prix du baril de pétrole. Il le faudra face au parachèvement des réformes politiques qui avec la révision de la Constitution consacrent l'instauration de l'Etat de droit. Il le faudra face au déficit qu'il nous faut rattraper et au développement à réaliser pour rejoindre les pays avancés. Nous avons de qui tenir, le décès de Si Hocine Ait Ahmed est venu à point nommé pour nous le rappeler. Nous puiserons nos forces dans le message de Novembre. Nous avons les atouts. Un grand pays. Une population forte de sa jeunesse. Des infrastructures de base déjà en place. Une justice sociale consolidée par des millions de logements, des produits de première nécessité subventionnés, une administration qui se remet au service du citoyen, un pouvoir d'achat, renforcé par la revalorisation des salaires, qui sera bientôt mieux conforté avec le crédit à la consommation, enfin bref, nous abordons les nouveaux défis avec beaucoup de moyens. Il n'en demeure pas moins que les plus importants de ces moyens seront dans notre unité et la mise en valeur du mérite au travail. De l'effort. Nous avons la chance d'avoir une armée forte, puissante et si professionnelle qui veille sur nous. Sur notre paix. A rappeler qu'elle est issue de la glorieuse armée de Libération nationale. Quand on vous disait que nous avions de qui tenir! En veillant à rester unis nous nous protégerons et protégerons l'avenir de nos enfants, de nos petits-enfants et toutes les générations futures. Il faut, pour s'en convaincre, ne jamais oublier que notre histoire, depuis la nuit des temps, a été marquée par les convoitises et conquêtes étrangères. L'exploit de Si Hocine Ait Ahmed et de ses compagnons est d'avoir décidé et réussi à vaincre ce «signe indien». La nouvelle étape aujourd'hui est la construction d'un Etat fort, juste et moderne. Pour renforcer «l'immunité» de notre indépendance. Pour une vie toujours meilleure. Quels que soient l'effort et le travail que nous devons fournir, on sera toujours loin du sacrifice suprême de la génération de Novembre. C'est un véritable ressourcement, une véritable plongée dans nos valeurs et nos capacités que nous a permis l'enterrement, hier, de Dda l'Hô. On l'a déjà écrit mais nous le répétons, Même mort, il continue à servir son pays!