Le phare Bengut de Dellys (75 km de Boumerdès), plus connu sous l'appellation de «Bordj Fnar», demeure encore debout sur un site pittoresque surplombant la mer d'où il nargue les vicissitudes du temps avec la beauté inaltérable de son architecture.
Evoquer l'antique Casbah de Dellys renvoie immanquablement à parler de ce vestige historique unique en son genre. Se dressant sur un mirador et visible de loin, ce phare constitue un véritable repère pour les marins et capitaines désirant accoster dans les eaux du port de Dellys. Selon les historiens, la construction de ce phare remonte à 1881, soit plus de 40 ans après l'occupation française de Dellys. Il compte parmi les 25 phares érigés sur le littoral du pays de 1886 à 1954. Baptisé du nom de son constructeur, l'ingénieur Bengut, ce phare a été construit dans la zone des «jardins enchanteurs», le point le plus culminant par rapport au niveau de la mer. Il est limité à l'est par le port et le secteur protégé de l'antique Casbah de Dellys et, à l'ouest, par une vieille citadelle. Les caractéristiques techniques du phare Ce phare, dont l'architecture est inspirée des minarets des mosquées, est considéré comme l'un des plus beaux que compte le pays. D'une hauteur de 25 mètres, il fonctionne avec un projecteur émettant des rayons lumineux d'une portée de 95 km. Fonctionnant avec une puissance de 6 000 watts, la lampe envoie des signaux lumineux aux navires toutes les 17 secondes et sans interruption. De nuit, ces signaux peuvent être vus même à partir des hauteurs d'Azeffoune (60 km à l'est de Dellys), voire même des hauteurs d'Alger. Ce monument renferme en son sein un précieux matériel demeuré intact, selon la direction de la Culture, qui assure que ce qui reste de ce matériel est soumis à une protection, après le pillage dont il a fait l'objet. Ce matériel consiste en des appareils d'éclairage de secours, d'un capteur électrique, d'un cadre circulaire pivotant sur un récipient de mercure, et autres instruments de contrôle des mouvements de rotation, d'une lampe à gaz, d'une loupe, d'une boussole, d'un paratonnerre et autres bibelots. Après un siècle d'activité, le phare est à l'arrêt Après un siècle de fonctionnement, ce phare a dû s'arrêter après qu'il eut subi, dans la nuit du 22 février 1994, un dynamitage terroriste à l'aide d'une bombe, dont la déflagration avait ébranlé ses fondations et ses murs. Les travaux de restauration de ce vestige ont nécessité pas moins de six ans. Après une reprise de son fonctionnement, il dut s'arrêter de nouveau, le séisme du 21 mai 2003 ayant fait apparaître de grandes fissurations sur ces murs qui demeurent toutefois debout. Ce phare a besoin d'être restauré pour son classement. En dépit de sa valeur historique inestimable, ce phare n'a été répertorié dans l'inventaire des biens culturels fonciers de la wilaya qu'en 2008, avant d'être proposé en 2011 pour son classement. Malgré la validation du dossier, la décision de classement de l'édifice n'a pas été prise à ce jour. D'aucuns considèrent, cependant, que ce classement doit être précédé en «urgence» de travaux de restauration de ce phare, avant qu'il ne tombe en ruines pour cause de délaissement. Les travaux de restauration d'«urgence» sont cependant en butte à des réserves de l'APC et du mouvement associatif. Ces deux parties considèrent que la restauration (de ce phare) ne doit pas se limiter «au soutien des murs avec des supports en bois, alors que tout l'édifice menace ruine à tout moment». Mais la direction de la Culture assure, quant à elle, que des travaux de restauration ont été entrepris, et ont été financés par un don de 20.000 dollars octroyé par l'UNESCO. La même direction a indiqué avoir soumis, par ailleurs, un dossier au Fonds du patrimoine national pour le financement des travaux de restauration de ce phare, tout en signalant que cette demande est restée sans suite à ce jour. Des associations demandent d'en faire un musée Après le séisme du 21 mai 2003, un autre phare a été construit à côté de l'ancien, qu'il dépasse de sept mètres, mais de moindre qualité architecturale que celle de «Bordj Fnar». Toutefois, la direction de la Culture ne désespère pas de remettre en marche le phare de Bengut, après l'achèvement des travaux de restauration. De leur côté, des associations, dont «La Casbah de Dellys» et «Notulus», appuyées par le président de l'APC, ont insisté sur la nécessité de «sauver en urgence» ce repère historique pour en faire «un musée maritime» où seraient entreposés les «trésors» marins, détenus actuellement par des habitants de la ville de Dellys et des associations.
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Posté Le : 15/09/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R C
Source : www.lnr-dz.com