La tradition orale fait descendre les Touaregs de Tin Hinan, reine et ancêtre mythique. Le commandement politique appartenait traditionnellement, au sein de la confédération, aux descendants, en ligne directe, de cette Reine-Mère, fondatrice de la communauté de langue et de culture touarègues. En effet, la société touarègue est organisée en ettebel, tambour symbole du commandement et du droit à la chefferie. Ce terme désigne également la confédération politique. Chaque ettebel comprend plusieurs groupes (tawshet ; pl : tawsheten) issus d’un même ancêtre féminin. Cette tradition fait que le statut de la femme y reste tout à fait exceptionnel.
Tous les Touaregs se reconnaissent une histoire et des références communes (langue, mode de vie...) fondant un solide sentiment d’appartenance à une identité forte (temoust).
Mais les origines de ce peuple sont encore sujettes à discussion. Les observations de Henri Lhote, ethnologue et archéologue, spécialiste du Sahara, font apparaître une occupation du Sahara par des populations noires pendant le néolithique ancien (-6600/-4000). Des populations de type éthiopien, négroïde et europoïde se trouvent mélangées pendant le néolithique moyen et final (jusqu’en -2500).
Une migration blanche a eu lieu plus tard : c’est la période dite "caballine à chars et à cavalerie". Le style des chevaux est très apparenté au "galop volant" de l’art mycénien de la Crête. Or on sait de façon certaine que, vers 1200 avant Jésus Christ, des populations, que les Égyptiens dénommaient "les Peuples de la Mer", étaient venues de Crête et vraisemblablement de beaucoup plus loin au Nord pour attaquer l’Égypte et s’étaient mêlées aux Libyens.
La répartition des chars peints démontre que les populations cavalières, issues du peuple de la Mer et des Libyens, avaient atteint le Niger, en passant par le Tassili n’Ajjer et le Hoggar, environ 1000 ans avant l’ère chrétienne. La "route des chars" s’étire de Tripoli à Gao.
Plus tard Hérodote, au Vè siècle avant Jésus-Christ, mentionne qu’un peuple appartenant à la grande nation libyenne, les Garamantes (qui habitaient l’actuel Fezzan), utilisaient ces chars à la guerre.
Les frontières politiques actuelles, héritées de la colonisation, ont artificiellement découpé le territoire touareg en plusieurs parties intégrées à cinq pays différents : l’Algérie, le Niger, le Mali, la Libye et le Burkina Faso.
Le pays touareg se définit par une communauté culturelle qui noue ses liens identitaires autour d’une langue, et sur la base d’une organisation familiale, sociale et politique.
La population touarègue est difficile à évaluer. En l’absence de tout recensement fiable on peut cependant raisonnablement estimer l’ensemble des Touaregs à plus de trois millions d’individus (1,5 à 2 millions au Niger, 1 million au Mali et 500 000 dans les autres pays).
Organisation socio-politiqueLes sept confédérations touarègues Traditionnellement, il existe sept confédérations touarègues :
1. Ahaggar (Algérie, Niger)
2. Ajjer (Libye, Algérie)
3. Aïr (Niger)
4. Azawagh (Niger, Mali)
5. Adghagh (Mali)
6. Tadamakkat (Mali)
7. Oudalan (Burkina-Faso)
Organisation Durant des siècles, ces confédérations avaient chacune un chef, nommé amenokal. Il avait à charge la protection de tribus et gérait les conflits entre elles (les zones de pâturage, le contrôle du commerce caravanier, etc.).
Chaque confédération était composée de plusieurs tribus et, en général, subdivisée en plusieurs castes :
les guerriers, appelés : imouhagh, imoushagh, imajighen, selon les régions.
les religieux : ineslmen
les vassaux : imghad
les artisans : inadhan
les serviteurs : eklan
Aujourd’hui
Actuellement, cette organisation en castes tend à disparaître au profit d’une structure sociale moins rigide où la seule référence est l’identité touarègue (temoust).
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Posté Le : 07/11/2006
Posté par : nassima-v
Ecrit par : temoust
Source : http://zighcult.canalblog.com