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Le peuple syrien otage des enjeux géostratégiques



Le peuple syrien otage des enjeux géostratégiques
Pendant que les Syriens se font tuer par dizaines tous les jours que Dieu fait par les différents protagonistes du conflit qui ruine leur pays, les Russes et les Occidentaux étalent leurs divergences au Conseil de sécurité des Nations unies, où on est censé ne pas ménager d'efforts pour mettre fin à ces massacres quotidiens. La souffrance quotidienne du peuple syrien n'émeut apparemment point les membres de l'organe exécutif de l'ONU, qui font passer d'abord leurs intérêts respectifs. Depuis mars 2011, date du début du conflit syrien, qui aurait fait plus de 300 000 morts et 6 millions de réfugiés, l'on assiste à un affrontement entre Moscou d'un côté, et de l'autre Washington et ses alliés, avec pour objectif de se maintenir dans cette région stratégique de la planète. Ayant tiré les leçons qui s'imposent de leur débâcle en Libye où ils ont perdu pied après avoir laissé faire les Américains et leurs alliés sous la direction de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (Otan), les Russes s'accrochent bec et ongles à la Syrie, laquelle demeure désormais leur seul accès à la mer Méditerranée.Perdre cette position stratégique pour Moscou reviendrait à dire qu'elle serait totalement désarçonnée dans cette région du Moyen et Proche-Orient, ô combien importante. Ainsi, on recourt à tous les moyens, y compris jouer la montre, pour ne pas perdre cette bataille stratégique, sans se soucier du sort du peuple syrien. Il suffit de prendre connaissance de ce qui s'est passé samedi soir au Conseil de sécurité de l'ONU pour s'en convaincre. Russes et Occidentaux ont à nouveau étalé leurs divergences. En réponse à Moscou qui a bloqué un projet de résolution français qui exigeait la cessation des bombardements qui font rage sur Alep, les Occidentaux ont rejeté une contre-proposition russe. Sans surprise donc, la Russie a, comme elle l'avait annoncé, opposé son veto au texte présenté par la France, qui a recueilli l'adhésion de 11 des 15 pays membres du Conseil de sécurité. Le Venezuela, comme la Russie, a voté contre. La Chine et l'Angola se sont abstenus. C'est la cinquième fois que Moscou use de son droit de veto à l'ONU dans le conflit syrien. Face à cette position russe, les Occidentaux et leurs alliés ont repoussé le texte proposé par Moscou, appelant plus généralement "à une cessation des hostilités, notamment à Alep" mais pas à un arrêt des bombardements. Neuf pays, dont la France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni, ont rejeté le texte russe. Le Venezuela, l'Egypte et la Chine ont voté avec Moscou, tandis que l'Angola et l'Uruguay se sont abstenus. Ces faits confirment à nouveau la fracture entre Moscou et les Occidentaux sur la façon de régler le conflit syrien, sur fond de tensions exacerbées entre Moscou et Washington dont la Syrie n'est qu'un des aspects.Merzak Tigrine
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