Algérie

Le peuple répond à Gaïd Salah



Le dernier discours du chef d'état-major, Ahmed Gaïd Salah, dans lequel il a rejeté les préalables au dialogue, a ravivé la flamme du mouvement populaire. En effet, hier et pour le 24e acte des marches contre le système à Bouira, la mobilisation citoyenne a enregistré une nette hausse, où plusieurs dizaines de milliers de citoyens ont opposé leur veto aux injonctions et intimidations de Gaïd Salah.Ainsi, les slogans hostiles à ce dernier et au chef de l'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, ont fusé de toute part. "Il n'y aura pas d'élection avec la bande, et le gouvernement de Bedoui doit tomber", tranchera Yahia Semmache, coordinateur du mouvement associatif d'Ath Laqser. Pour notre interlocuteur, le discours de Gaïd Salah est une énième provocation contre le peuple et sa révolution. "Désormais, le départ du chef d'état-major n'est plus une simple hypothèse, mais une revendication populaire (...) C'est lui qui bloque l'avènement de la deuxième République et permet au système de se régénérer."
En outre, les membres du panel chargés par Abdelkader Bensalah de superviser un dialogue national ont, encore une fois, été critiqués par les milliers de citoyens. Karim Younès, ainsi que les autres membres ont été qualifiés de "traîtres" à la cause par les contestataires. "Ces personnes ne représentent qu'elles-mêmes et n'ont nullement le droit de parler au nom du peuple et encore moins dialoguer en son nom", tranchera un manifestant.
13h30, l'esplanade de la maison de la culture Ali-Zamoum, rebaptisée à l'occasion place de la Révolution, a été prise d'assaut peu après la prière du vendredi par des milliers de citoyens venus des quatre coins de la wilaya. 14h, le boulevard Zighoud-Youcef, qui traverse d'Est en Ouest le chef-lieu de la wilaya était noir de monde. "Nous sommes là pour réaffirmer notre seule et unique revendication : le départ de tout le système", a précisé Djaâfer, un militant de la cause amazighe. Et d'ajouter : "Nous voulons bâtir une nouvelle Algérie sur les fondements de la Charte de la Soummam et dont le premier article stipule : la primauté du civil sur le militaire (...) Nous sommes déterminés à en finir une fois pour toutes avec les errances du passé."
Une ultime halte a été marquée devant la maison de la culture Ali-Zamoum, où l'immense foule a observé une minute de silence à la mémoire des martyrs de l'Algérie contemporaine.

RAMDANE BOURAHLA


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