Algérie

Le peuple reconnaîtra les siens



Le peuple reconnaîtra les siens
Le dernier mot revient aux citoyensL'hypocrisie, lorsqu'elle prend les siens, dit-on, les empêche de voir les choses bien en face.Rien n'est éternel dans ce monde. Ni les hommes, ni les systèmes qu'ils font ni même ceux qui les ont faits. Nous sommes tous appelés à passer la main. Que nous fûmes ministres, cadres de la nation, présidents du pays ou de ses hautes institutions, nous devrons tous partir un jour. Ce qui ne part pas ce sont nos oeuvres. Et elles seules! L'Algérie avance péniblement vers le scrutin le plus controversé de son histoire. Et le plus inquiétant aussi. Et c'est le moment qu'ont choisi, malheureusement, certains pour jouer, chacun au jeu dans lequel il excelle, sans jamais dire bien sûr leurs véritables intentions.La télécommandeIl y a d'abord, ceux qui, de nulle part, réapparaissent pour nous rappeler que l'Algérie aurait eu beaucoup à gagner si elle avait eu à sa tête d'autres que ceux qu'elle avait eus. La grande découverte!! Même «Ammi Lakhdar», comme disait cette pauvre députée à la télévision, savait cela. Ils reprennent leur plume pour nous balancer encore quelques-unes de ce qu'ils appellent «des vérités» sur notre déviation du droit chemin et quelques constatations quant à l'incapacité de ceux qui nous ont gouvernés d'aller plus loin. L'autre grande découverte!Mais comme toujours, ces individus lorsqu'ils viennent à nous dire certaines choses, oublient de nous en dire d'autres. Ainsi, cette fois, ils ont omis, par exemple, de nous dire que, d'abord et comme toujours, ils ont dû recourir au plagiat. Qu'ils ont dû reprendre à leur compte une partie de l'analyse qui apparaît dans l'excellent papier d'un certain M. Pougala sur le comportement de Poutine dans la question ukrainienne (). Et bien sûr, les copieurs ne donnent jamais leurs sources pour ne pas se dévoiler. La belle affaire! Ils ont tiré de tous les feux sur le pouvoir en Algérie et sur Bouteflika mais ils ont oublié de nous expliquer pourquoi ils avaient alors été des soldats de ce pouvoir et ministres de quelques gouvernements sous Bouteflika, durant plusieurs années. L'hypocrisie, lorsqu'elle prend les siens, dit-on, les empêche de voir les choses bien en face. Mais, plus que tout cela, ces individus qui se sont brusquement rappelé à notre souvenir, ont voulu déplacer des moments dans notre histoire et détourner l'attention des citoyens. Si nous avions eu d'autres à la tête de l'Etat algérien depuis l'indépendance, disent-ils, nous n'en serions pas là.Tout à fait d'accord mais pourquoi remonter alors à l'indépendance' Pourquoi ne pas rester juste là et dire que l'état actuel des choses en Algérie est dû, en partie, au départ précipité de Zeroual de la direction du pays. Or, dans le départ de Zeroual certains avaient beaucoup participé, dont ces individus justement qui jouaient à rêver de rencontrer des visiteurs de nuit et à mener une campagne médiatique sans pareil. Pour le compte de qui jouaient-ils' Ce n'est plus le problème mais ce qu'il y a lieu de comprendre, aujourd'hui et par là, c'est que ceux qui n'avaient pas hésité à mettre la pression sur Zeroual n'ont pas à se lamenter aujourd'hui et ils n'ont pas à remonter jusqu'à Benkhedda ou Ferhat Abbès pour rechercher les possibles ingrédients d'une Algérie forte et développée! Il suffit de regarder la télécommande qui les actionne.Les pompiers de serviceEnsuite, et presqu'en même temps, il y a ceux qui viennent nous rappeler, chiffres à l'appui, que rien ne va en Algérie. Que les budgets ont été déversés sans trop d'efficacité et que des inégalités existent et constituent les ingrédients d'une colère inquiétante. Toutefois, précisent-ils, il ne sert à rien de vouloir faire une révolution, il suffit que les ministres et les gouvernements ouvrent les yeux pour que tout rentre dans l'ordre!Franchement, il en est de ces réapparitions qui ne manquent pas d'inquiéter et qui, comme s'il s'agissait de véritable résurrection, nous poussent à poser beaucoup de questions. La première de ces questions est pourquoi maintenant' Oui, pourquoi ces individus réapparaissent-ils maintenant juste au moment du démarrage de la campagne électorale, eux qui ne sont ni candidats ni officiellement membres de comités de soutien' La deuxième question que nous leur poserions volontiers est celle relative à leur cohérence de pensée. Autrement dit, comment peuvent-ils soutenir une chose et son contraire en même temps' Comment jurer de toutes ses forces que l'économie a été mal gérée (et c'est de là que proviendrait l'inefficacité dont ils parlent) et qu'en même temps il faut laisser les choses telles qu'elles sont' Comment peut-on dire que le bilan est catastrophique mais que tout va bien' Et comment peuvent-ils tirer sur une gestion dont ils ont été partie prenante et influente' Cela ne colle pas monsieur, cela ne colle pas!Par ailleurs, le schéma de pensée de ces individus semble tout simplement dépassé. Avancer une prétendue invasion des services publics de la sphère économique est simplement hilarant à un moment où, depuis déjà la fin des années soixante-dix, le service public est astreint aux critères économiques et à la gestion «pure et dure»! Le service public ailleurs est astreint à la rentabilité, au calcul des coûts et de l'efficacité. Il n'y a que chez nous que la notion de service public a cette connotation de gaspillage, de mauvaise gestion, de perte de temps, d'archaïsme et c'est pour cela que nous n'avons pas les services publics qu'il faut, ni comme il faut. Et si, en plus, il y a engloutissement de budgets de la part de la sphère du service public c'est par la faute de ceux qui gèrent le pays. Or, ces individus géraient aussi le pays et pendant de longues années!Après tout, il se peut que ces individus soient envoyés en tant que pompiers de service à un moment où il faut rassurer et convaincre les gens que la médiocrité n'est pas médiocrité et que, malgré tout ce qu'ils voient, tout va bien!!Le fauteuil des avantagesD'un autre côté, d'autres individus déclarent, en tapant sur la table, que le système est à bout et qu'il risque l'implosion. Cela, les citoyens le savent aussi et le comprennent depuis quelques temps déjà. Mais ce qu'il est difficile de comprendre c'est que, aujourd'hui, certains viennent, mus par ce qu'ils appellent le «devoir de vérité», dire des choses qu'ils auraient dû dire il y a trente ans au moins!! Pourquoi n'avaient-ils rien dit tant qu'ils étaient de l'autre côté de la table' Pourquoi avaient-ils servi le système qu'ils ne se sont mis à critiquer que dès qu'il les a éjectés des postes si confortables qu'ils occupaient' Est-ce que le devoir de vérité n'apparaît que lorsqu'on n'est plus dans le fauteuil des avantages' Des questions à méditer! Ces jours-ci, chacun accourt dans ce pays, un seau d'essence au bras et prétend n'apporter que de l'eau pour le bien du pays et du peuple. Le bien du pays, messieurs, c'est que certains se taisent définitivement.Le peuple n'a pas besoin de danse, et encore moins de mauvais danseurs d'ailleurs, pour reconnaître les siens!




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