Algérie

«Le peuple malien n'est pas encore prêt pour cette élection présidentielle» Balla Konaré, professeur de droit à l'université de Bamako, au Temps d'Algérie :



Le premier tour de l'élection présidentielle aura lieu aujourd'hui au Mali. Un scrutin très attendu, censé rétablir l'ordre constitutionnel interrompu par un coup d'Etat en mars 2012. 27 candidats ont sillonné les grandes villes du pays, attirant de nombreux partisans dans le Sud, beaucoup moins dans le Nord, secoué en 2012 par l'occupation de groupes rebelles touareg et djihadistes.De nombreux observateurs jugeaient précipitée la tenue aujourd'hui de cette échéance électorale. Balla Konaré, professeur de droit à l'université de Bamako au Mali, est de cet avis. Sollicité, il a indiqué que le peuple malien n'est pas encore prêt pour ces élections.
Le peuple malien est-il prêt pour ces élections vu l'instabilité actuelle du pays '
Le peuple s'est clairement exprimé contre la tenue de ces élections présidentielles, vu qu'elles se tiennent dans un laps de temps assez court. Une année et demi passée depuis la crise au Mali, ce n'est pas suffisant pour la tenue de ces présidentielles. Les élections sont précipitées, mais le peuple malien n'a pas le choix. On a imposé ces élections aux Maliens. C'est d'abord un pari exigé par la communauté internationale, les Etats-Unis et l'Union européenne et surtout la France. Ils ont pressé le gouvernement transitoire malien à tenir ces élections. Nous avions besoin de plus de temps, pour connaître mieux le programme et la personnalité des 27 candidats à la course à la présidentielle.
Pourquoi la France veut-elle la tenue de cette présidentielle '
La France veut maintenir le statu quo au Mali pour servir ses intérêts colonialistes. Le nord du pays est désormais occupé par les militaires français. La France a également planifié le putsch militaire contre ATT, en mars 2012 et c'est elle aussi qui a incité le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) à se rebeller. Aujourd'hui, nous avons la preuve que cette intervention militaire n'est que les prémisses d'une volonté de guerre civile au Mali. Le peuple malien n'a aucune volonté de vivre ce que vit actuellement l'Egypte et la Syrie.
Le MNLA a-t-il accepté la tenue de cette élection dans son «territoire» '
Le MNLA n'a nullement le choix. Il doit accepter que des élections soient tenues au nord du pays. D'autant plus que ce mouvement n'a aucune légitimité pour ne pas accepter ou imposer ses règles. La preuve, il n'a été reconnu par aucun Etat au monde. Le MNLA n'est qu'un instrument de la France qui l'a utilisé comme un pion dans son échiquier pour une éventuelle «sédition» du Mali dans le cadre, comme je l'ai déjà précisé, de ses ambitions colonialistes.
La ville de Kidal participera-t-elle à l'élection présidentielle, selon vous '
Contrairement à ce que veut faire croire le MNLA et la presse étrangère, notamment française, la population de Kidal est prête à participer à cette élection. L' élection se tiendra bel et bien à Kidal.
Un nouveau président du Mali pourra-t-il venir à bout de la crise du nord du pays '
La crise du nord du Mali a été fabriquée par les laboratoires français. Ces derniers mettront toutes les pressions
sur le dos de ce nouveau président, non pas pour trouver une sortie à la crise mais plutôt pour maintenir la situation d'instabilité dans la région.
La France, appuyée par l'Onu, n'a qu'une seule intention concernant ces élections : un président qui négociera la «fraction» du pays. Mais nous n'accepterons aucune occupation des terres maliennes ni par les troupes militaires françaises ni celles de l'Onu. Nous tenons à la stabilité du Mali.
Les Maliens ne sont pas prêts à une éventuelle «fraction» de leur pays.


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