Algérie

Le peuple, l'oublié de la communication



Le peuple, l'oublié de la communication
Toujours ce pouvoir qui méprise le peuple, qui le considère comme mineur. Avant les élections législatives, il a déclenché une immense campagne pour persuader les Algériens à aller voter. Le président Abdelaziz Bouteflika est lui-même monté au créneau pour nous raconter que la date du 10 mai 2012 est aussi importante que le 1er Novembre 1954. Pour ce faire, les citoyens étaient caressés dans le sens du poil. On appelait à leur sens des responsabilités. Le pouvoir a ouvert large le tiroir-caisse et s'est mis à distribuer sans compter les augmentations de salaire.
C'est tout juste si le Paradis n'était pas promis à la clé pour ceux qui iraient voter. Malgré l'immense tapage, la campagne électorale s'est déroulée sans enthousiasme, les Algériens accordant peu de crédibilité à des hommes et des femmes dont la majorité se sont présentés aux législatives pour des considérations uniquement mercantiles.
Le rideau est tombé. La 7e législature a été «élue» et installée. Le chef de l'Etat, à la grande surprise de tous, met fin aux fonctions de six ministres élus à l'Assemblée nationale, alors qu'en principe, ils devaient avoir le choix entre rester au gouvernement ou rejoindre le palais Zighout Youcef. Et puis, plus rien.
L'Algérie est aujourd'hui avec sept ministères sans ministres, lesquels sont désormais paralysés dans l'attente du nouveau chef. Allons-nous assister à une répétition de 1999, l'année où Bouteflika a mis huit mois pour former son gouvernement ' En attendant, les rumeurs vont bon train, agrémentées par le ridicule qu'offre le MSP, annonçant qu'il boycotte l'APN mais maintient ses ministres dans l'équipe de Ahmed Ouyahia. Les Algériens, qui ont été abreuvés de clichés positifs, sont désormais oubliés. Le pouvoir n'éprouve plus le besoin de communiquer avec eux. Il ne leur explique pas pourquoi il tarde à nous annoncer la nouvelle équipe gouvernementale. «Akh à maâza ma fik hlib», comme dit le dicton populaire. Il est renvoyé à l'enfance, lui qui a accompli une belle lutte de libération. Les maîtres ont décidé de mener le pays à la vitesse de l'escargot et croient avoir gagné parce que «l'exception algérienne» a encore fait ses preuves.




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