Algérie

Le peuple avertit contre «l'ingérence étrangère»



Les Algériens maintiennent pour le 36e vendredi de suite leur mobilisation populaire et réaffirment ainsi leur attachement au changement politique radical et appellent au départ sans conditions des résidus du système politique du président déchu, Abdelaziz Bouteflika. Catégoriques sur leur position et leur soif de changement, les manifestants menacent, après huit mois de marches populaires, de recourir à la grève générale, le 28 octobre prochain, afin de faire pression sur le pouvoir qui tend ses tentacules au-delà de la volonté populaire.Soutenu, avant-hier, par plusieurs collectifs d'avocats, les manifestants sortis en nombre hier, ont relancé leur revendication et ont sommé le gouvernement de Noureddine Bedoui de partir et de mettre fin à l'organisation des élections présidentielles, qualifiée de « simulacre et de mascarade ». L'entêtement du pouvoir à organiser les présidentielles et les déclarations propagandistes des politiques algériens sur la situation du pays à l'étranger, notamment, celles du chef d'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, à Sotchi en Russie, en marge du Sommet Afrique-Russie, tiennent en haleine le mouvement populaire qui est sorti en masse pour dénoncer «l'aliénation du pouvoir qui cherche du soutien auprès des étrangers».
«Le pouvoir est entrain d'agoniser et cherche des alliés ont tentant de mépriser et décrédibiliser le mouvement populaire», a indiqué Rayan, un jeune militant qui a occupé depuis 10h00 du matin, avec son groupe d'amis la place de Maurice Audin, en attendant l'arrivée des autres manifestants qui affluaient sur les lieux progressivement. En attendant, ils fignolaient leurs pancartes et affiches qu'ils brandissaient plus tard lors de leur parade habituelle du vendredi. Des messages et des slogans hostiles au pouvoir et aux candidats à la présidentielles ont été levés lors de cette nouvelle journée de mobilisation pacifique qui fait montre de la détermination des manifestants à aller au bout de leur projet politique et faire «échouer toute tentative d'atteinte à l'unité nationale». «Le compte à rebours a commencé.
Il n'est plus question d'inciter le pouvoir à partir. Les derniers agissements de Bensalah en Russie ont démontré l'incapacité de ce pouvoir à aller vers une issue politique fiable et viable», commente Moamed. Y., un juriste qui s'accommode à la proposition d'aller vers une grève générale afin de «déloger ce pouvoir et le pousser à la sortie», a-t-il soutenu avant de brandir sa banderole et son drapeau et se faufiler dans la foule. Vers 14h30, la foule se condense et s'empare du centre-ville. Partant de la place du 1er Mai, le cortège des manifestants s'est dirigé vers la rue Hassiba Ben Bouali, avant de s'arrêter au Boulevard Amirouche. Quelques minutes plus tard, les manifestants d'autres circonscriptions rejoignent la masse populaire qui criait à la levée des contraintes et des «verdicts sur les détenus d'opinion».
A l'unisson, le mouvement populaire qui a adopté le pacifisme comme unique voie pour désarmer le pouvoir de sa légitimité, poursuit son combat sur la même lancée qu'au début. Pour ce vendredi 25 octobre, le mouvement populaire a connu un certain regain dans certaines wilayas du pays qui se sont repliées à un moment donné. Ce retour sur le terrain en dit long sur la gravité de la situation et le refus des Algériens de se plier à un nouveau coup de force ou à « courtiser les étrangers pour sortir l'Algérie de sa crise». «Nous ne devons plus cautionner ces comportements inadmissibles et dangereux qui mettent le pays en gage», affirme Djaouida, mère de famille, qui participe à la marche du vendredi depuis l'arrestation d'un proche de sa famille.
La mobilisation populaire du 36e vendredi s'est intensifiée vers la fin de la journée où les manifestants, ont pu pour la première fois, arpenter les ruelles et boulevards du centre-ville librement, en absence de l'habituel dispositif policier qui verrouillait les accès au centre. Mis à part un seul cordon, les autres dispositifs ont été levés. Une autre journée de colère et d'insistance populaire s'est achevée dans l'incertitude et l'inquiétude à la veille du dernier jour de réception des dossiers des candidats à la course présidentielle. Le peuple a réitéré son attachement à son combat et refuse d'aller à l'encontre de ses convictions, quelque soit «le bailleur de fonds de ce mouvement».




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