Comme l'avaient prévu beaucoup d'observateurs politiques et économiques, le conflit entre l'Iran et l'Arabie Saoudite ne pouvait pas rester sans conséquence sur le marché pétrolier mondial.Depuis hier, un début de dynamique haussière a été constaté sur le cours du brent qui a connu une légère augmentation de près de 3%. Le prix du brent, pour livraison en février, valait, à 15h GMT, 38,25 dollars, en hausse de 2,60% par rapport à la clôture de la veille. Les deux principaux acteurs du marché pétrolier au Moyen-Orient, l'Arabie Saoudite et l'Iran, sont entrés, depuis samedi dernier, dans une grave crise diplomatique ayant conduit à une rupture des relations entre les deux pays.Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel Al Jubeir, a annoncé, dimanche, la rupture des relations diplomatiques avec l'Iran, après l'attaque de l'ambassade saoudienne à Téhéran en réaction à l'exécution du dignitaire religieux chiite Nimr Al Nimr. La pétromonarchie arabe est le premier exportateur et producteur mondial de brut, avec pas moins de 10,3 millions de barils/jour. L'Iran, également grande puissance pétrolière classé au 3e rang mondial, vient de négocier avec succès la levée des sanctions économiques qui s'abattaient sur lui et devrait revenir sur le marché dès cette année.Ces deux pays sont également «des poids lourds au sein de l'OPEP» et les marchés craignent désormais «des troubles dans l'approvisionnement», comme l'expliquent des analystes. Ces derniers jugent que tout différend militaire direct entre les deux puissances hégémoniques du Moyen-Orient aurait de graves conséquences pour l'offre mondiale d'or noir, alors que près de 30% de celle-ci est produite dans la région du Golfe.Le marché devrait inclure, ainsi, une prime de risque dans les cours, estiment les courtiers, même si elle n'est toutefois «pas très élevée, compte tenu des tensions existant dans la région», souligne le cabinet d'experts Swiss Asia Capital. Une prime de risque pour le prix du pétrole «est donc justifiée, même s'il y a actuellement bien trop de pétrole sur le marché», notaient les analystes de Commerzbank.Pour SCI International, «toute confrontation entre ces deux géants, avec une possible interruption des livraisons, crée toujours une réaction psychologique au niveau des prix». En outre, «ce conflit larvé peut remettre en question la levée des sanctions que Téhéran a négociée avec Washington», ajoute-t-il.Il n'en demeure pas moins que la situation de la surabondance de l'offre plombant le marché pétrolier ? dont les prix ont chuté de plus de 30% en un an ? ne semble pas, pour l'heure, se résorber, alors que la production russe d'or noir a encore augmenté en 2015, pour atteindre le niveau record d'environ 10,73 millions de barils par jour. Samedi dernier, le directeur général de BP, Bob Dudley, a indiqué que «vu de la place de Londres, les cours du pétrole pourraient continuer de chuter jusqu'à atteindre leur plus bas au cours du premier trimestre 2016 et resteront à de faibles niveaux pendant deux ans».
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Posté Le : 05/01/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Lyes M
Source : www.elwatan.com