Algérie

Le pétrole plus cher en 2012


Les investisseurs ne semblent pas trop s'inquiéter des conséquences de la récente flambée des prix de l'énergie, pourtant censée fragiliser la frêle reprise économique. Pas pour longtemps ' Pour l'instant, la tendance globale des marchés semble bonne. Des indices ' Vendredi dernier, la Bourse de Paris, par exemple, affichait des gains de 0,5%, alors que le baril de WTI texan poursuivait sa progression des derniers jours en reprenant 0,8% à 108,6 dollars. Ce n'est pas peu. Le Brent restait sous les 124 dollars, un seuil qu'il avait dépassé, il y a quelques jours. Cette évolution n'échappe pas aux analystes des marchés. Pour Goldman Sachs, cité par Reuters, l'impact de la hausse des cours du pétrole sur les marchés d'actions devrait rester relativement limité. A ce stade, l'évolution des prix des matières premières est positivement corrélée à celle de la Bourse, expliquent les stratèges de la banque d'affaires. S'il est vrai que les secteurs consommateurs de matériaux de base sont appelés à souffrir, l'effet favorable de la hausse des prix pétroliers sur les producteurs de matières premières devrait permettre de contrebalancer cet impact, estiment les stratèges de Goldman. Ses analystes font remarquer que la progression des cours pétroliers a dépassé celle des marchés d'actions depuis le début de l'année, en dépit de la baisse de l'aversion au risque et des progrès faits en Grèce. Et, pour beaucoup de spécialistes, c'est l'Europe qui est aujourd'hui la plus exposée à la remontée des cours du pétrole, du fait de la faiblesse de l'euro et de la fragilité de sa situation économique, contrairement aux pays émergents ou aux Etats-Unis. La monnaie européenne fait encore parler d'elle et beaucoup d'analystes n'en disent pas que de bonnes choses. L'euro a crée, pour l'instant du moins, plus de problèmes en Europe, qu'elle n'en a résolus. Faut-il cependant se passer de l'Euro, la remettre en cause ' De l'optimisme par contre, de l'autre côté de l'Atlantique. Aurel BGC note que le poids du « poste essence » dans le budget des ménages américains a baissé. Mais pour combien de temps ' Il fait dire que la tendance des cours de l'or noir a complètement chamboulé les analyses. Une estimation de James Hamilton de l'University of California San Diego, cité par l'Afp, situe le point de saturation au moment où les prix du pétrole dépassent leur plus haut des trois dernières années, c'est-à-dire autour de 145 dollars le baril. On est encore loin de ce seuil. Et les perspectives ' Rien ne semble arrêter l'ascension des prix en cette année 2012. L'annonce d'une hausse des réserves de brut hebdomadaires américaines nettement supérieure aux attentes la veille a même été ignorée par les opérateurs. Le WTI à New York vient ainsi d'enchainer sept séances de progression, sa plus longue série haussière depuis janvier 2010. A plus de 108 dollars, le light sweet crude s'échange sur des niveaux plus observés depuis neuf mois et affiche un gain de 11% depuis le premier janvier...Et tout porte à croire que cette flambée n'est pas finie.
L'Iran, acteur incontournable
Pour de nombreux observateurs, le baril devrait retrouver la barre des 115 dollars, atteinte il y a trois ans, dans les prochaines semaines. Les signes de reprise de l'économie se multiplient à travers le monde à l'image des derniers chiffres de l'emploi dévoilés hier aux Etats-Unis, de la croissance de 1,5% de l'économie allemande au quatrième trimestre (sur un an), ou encore de l'indice PMI flash HSBC chinois au plus haut depuis quatre mois. Mais ce sont surtout les tensions au Moyen-Orient et en Iran qui entretiennent la hausse de l'or noir. L'Iran a déjà cessé de vendre son pétrole brut aux compagnies pétrolières françaises et britanniques et les opérateurs craignent que d'autres pays subissent rapidement le même sort. La décision s'apparente à des représailles de la république islamique à l'embargo sur les importations de brut en provenance d'Iran qui entrera en vigueur le 1er juillet dans l'Union européenne. Les sanctions européennes, décidées le mois dernier par les Vingt-Sept, visent à punir la poursuite du programme nucléaire de Téhéran, que les Occidentaux soupçonnent de vouloir se doter de la bombe atomique. Le ton positif a aidé le marché pétrolier à ignorer les données hebdomadaires sur les stocks américains qui ont montré une hausse plus importante que prévu des réserves, affirme à Bloomberg Mark Pervan, directeur de la recherche des produits de base à l'Australie chez Australia & New Zealand Banking Group à Melbourne. Bien qu'il y ait un niveau de préoccupation sur le fait que la moyenne à quatre semaines pour la demande totale de produits des Etats-Unis ait glissé à son plus bas niveau depuis avril 1997, les marchés énergétiques semblent axés sur la situation d'approvisionnement potentiellement tendue au Moyen-Orient. Enfin, le coup de pompe du billet vert pèse également sur le marché pétrolier,l'affaiblissement du dollar rendant le baril plus attractif pour les détenteurs d'autres devises. Un indice Ifo meilleur qu'anticipé en Allemagne ainsi que l'accord trouvé en début de semaine entre Athènes et ses créanciers ont permis à la monnaie unique de rebondir proche de la barre des 1/1,34$, au plus haut depuis deux mois et demi. La poursuite du mouvement haussier sur le pétrole serait une mauvaise nouvelle pour l'économie mondiale, qui fait malgré tout face à un risque de récession en ce début 2012... Un pétrole cher risque d'entraîner une accélération de l'inflation, ce qui pèserait sur la consommation des ménages et compliquerait la tâche des banques centrales, actuellement engagées dans un cycle de politiques monétaires très accommodantes.
Y. S.

L'électricité en Russie, un secteur pas comme les autres
En Russie, l'électricité revêt un caractère bien particulier que l'on pourrait qualifier de « droit à l'électricité », une sorte d'institution informelle, dont la signification sociale va au-delà de la notion de service public, font remarquer des analystes. Elle est fondée sur les principes d'égalité de traitement, de continuité de service et d'adaptation aux mutations technologiques. Et même si la notion de service public est fondée sur l'importance à accorder aux utilisateurs, la logique dominante a longtemps été celle de l'offre, privilégiant l'opinion des ingénieurs. Historiquement, la perception particulière de l'électricité en Russie s'enracine, semble-t-il, dans la conception initiale de l'électrification du pays. A la différence des expériences internationales, en Russie, c'est le management du monopole dominant qui est à l'origine de l'initiative de la déréglementation et de la réforme du secteur électrique, opérée, il y a quelques années. La réforme proposée n'est cependant pas mûrement réfléchie, ni adaptée aux particularités nationales, ni enfin discutée avec l'ensemble des professionnels du secteur. Plus encore, ses avantages comme ses inconvénients n'ont jamais été quantifiés. Le débat sur les moyens de la réforme a ainsi masqué et pris le dessus sur l'objectif de la réforme, dont le but final serait de toute évidence le transfert d'un maximum d'actifs dans le secteur privé. Le développement de l'industrie électrique est inséparable de la santé générale de l'économie russe et vice-versa. L'introduction du marché dans un secteur aussi vital que l'électricité pourrait avoir des répercussions négatives sur la situation socio-économique de la Russie.
R. E.
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