Algérie

Le pétrole nous quitte et après'



Le pétrole nous quitte et après'
Nos moyens ont changé. La crise est là, bien installée. Nous avons commencé à puiser dans la «tirelire». Il est temps de se réveiller. De se dire des vérités. De corriger nos défauts. Il est encore temps car le monde ne laissera aucune chance aux faibles. Nous gaspillons de fabuleuses richesses. Lesquelles' Allons voir!...Réalisme. Le prix du baril continue sa dégringolade. Il a atteint la barre des 40 dollars. C'est-à-dire trois fois moins de recettes que l'année dernière. Le dernier bilan de notre balance commerciale fait état d'un déficit de 8 milliards de dollars. Ce qui veut dire que nous vivons au-dessus de nos moyens. Ces 8 milliards proviennent de la «tirelire». De nos économies. Selon les prévisions des spécialistes, le prix à la baisse du baril va durer. Surtout avec l'arrivée du pétrole iranien sur le marché d'où il était exclu avant l'accord sur le nucléaire. Et si l'on ajoute le taux de croissance chinois qui lui aussi est à la baisse, on obtient un baril à bon marché avec un «CDI» (contrat à durée indéterminée). Tous les Algériens devraient comprendre et admettre que nous devons «serrer la ceinture». On ne dit pas qu'il faille aller à l'austérité. Avant, il nous faut au moins revoir certains de nos comportements en matière de consommation. Comme le gaspillage auquel nous assistons un peu partout. Le plus visible est celui du pain dans les poubelles. Un pain que nous payons deux fois. Une fois en devise lors des achats à l'étranger et une seconde fois en subvention avec l'argent du Trésor public. La maturité et la raison obligent à chercher et à trouver la meilleure solution pour mettre fin à cette absurdité. L'autre gaspillage se trouve dans notre système de santé. La gratuité des soins pour tous n'est pas juste dans l'économie libérale en cours depuis un quart de siècle. L'organisation même de notre système de santé est à revoir pour stopper le gaspillage qui a lieu dans le secteur public. Il faut chercher et trouver le moyen pour ne plus alimenter «gracieusement» le secteur privé. En personnel médical et paramédical payé par la fonction publique et dont l'activité principale a lieu dans le privé. En consommables puisés dans les stocks des hôpitaux. En médicaments aussi. Ne parlons pas des équipements chèrement payés et mis «en panne» dans les structures étatiques. Cela a un coût. L'autre gaspillage est dans la surconsommation des carburants subventionnés comme le pain. Pour tous. Pour les quatre-quatre comme pour les tracteurs. La fourniture en électricité aussi est à revoir par ces temps de vaches maigres. Avec l'explosion des climatiseurs et le développement du tissu industriel, le bon sens voudrait qu'on y mette un peu plus d'ordre. Instaurer un seuil de consommation au-delà duquel les prix sont libérés relève d'une justice sociale incontestable. On peut continuer, la liste est longue. Mais ce qu'il faut retenir est que nos moyens ont changé. Que la crise est là, bien installée. Et que si nous continuons à faire comme si de rien n'était, nous irons droit vers des problèmes qu'il sera difficile, voire impossible, à régler. Plus tôt nous réagirons en optant pour la prévention et plus nous avons de chances de nous en sortir à moindre mal. Les déficits vont se succéder au cours des prochains bilans. Pour les combler on puisera dans la tirelire. Arrivera le jour où la tirelire sera vide forcément. Ce jour-là n'est pas à souhaiter à nos pires ennemis. Inutile de décrire ce qui s'ensuivra. C'est pourquoi, l'Etat, le gouvernement, les partis politiques, la société civile, les simples citoyens conscients doivent tous s'engager dans la seule et unique direction qu'est la lutte contre le gaspillage. En laissant aux services de sécurité et à la justice le soin de sévir avec rigueur et vigueur contre les délits économiques. Au législateur aussi de durcir les sanctions dans ce domaine. Après-demain, samedi, le Premier ministre et son gouvernement vont se réunir avec tous les walis du pays. Il sera question fatalement de la situation critique où nous met la chute du prix du baril. Des solutions seront annoncées. Du moins il faut l'espérer. Nous pourrons alors évaluer nos chances de traverser cette période de grandes turbulences avec le plus de maîtrise possible. Des changements dans notre consommation, dans la manière de gérer nos ressources ne sont pas seulement souhaités. Ils s'imposent naturellement dans le contexte que nous vivons. Au-delà de cette réunion, le gouvernement devra mettre en place un plan de communication d'envergure et l'inscrire dans la durée pour convaincre les citoyens à être partie prenante dans cette nouvelle phase de la vie du pays. Nous vivons une période assez particulière que nous imposent les aléas de la mondialisation et de la financiarisation de l'économie. Les codes et les règles de cet ordre mondial subi sont faits pour les plus forts contre les plus faibles. Les plus forts, c'est-à-dire ceux qui réfléchissent et travaillent mieux que les autres. Qui anticipent aussi mieux que les autres. Nous n'avons plus droit ni à l'erreur ni aux excès. Nous avons un potentiel énorme qu'il nous faudra exploiter. Nous sommes riches de notre jeunesse. De notre système éducatif. De l'immensité de nos terres fertiles. De nos ressources naturelles renouvelables. Il ne nous reste plus qu'à glorifier l'effort et en faire notre premier souci et nous serons promis à un avenir radieux. Pour nous. Pour nos enfants. Pour toutes les générations à venir. Il ne s'agit là ni de mots creux ni de démagogie. Nous traînons des défauts qui ne sont pas une fatalité. Il suffit d'avoir le courage de les évoquer pour pouvoir s'en débarrasser. Pour une vie meilleure![email protected] /* */




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