Algérie

Le pétrole met le feu entre Juba et Khartoum


Stephen Dhieu Dau a qualifié d’«illégale» toute vente de pétrole sud-soudanais confisqué par Khartoum, après la décision du Soudan de prélever 23% des exportations de pétrole du Soudan du Sud, en raison de l’échec à négocier un compromis sur le partage des revenus pétroliers. «Le gouvernement du Soudan du Sud ne tolèrera pas qu’une entité publique ou privée, opérant au Soudan du Sud ou fournissant des services au pays, se rende complice de quelle que façon que ce soit du vol du pétrole du Soudan du Sud», a fait savoir le ministre dans un communiqué. Après l’échec des négociations menées mercredi à Addis-Abeba, en Ethiopie, le Soudan a annoncé qu’il ne bloquera pas les exportations de pétrole sud-soudanaises, mais prélèvera 23% du pétrole transitant par ses infrastructures, en guise de paiement en nature de la taxe de transit. Stephen Dhieu Dau a affirmé hier que son pays payait déjà le Soudan pour l’utilisation de ses oléoducs et autres infrastructures, soulignant qu’il n’y a «aucune justification économique, légale ou autre pour la saisie unilatérale de pétrole sud-soudanais». Cela dit, 98% des revenus du Soudan du Sud et 60% de ceux du   Soudan sont liés au pétrole. Et la partition a fait perdre à Khartoum environ 36% de ses revenus pétroliers.     La CPI menace le ministre de la Défense de poursuites Le procureur Luis Moreno-Ocampo a demandé hier aux juges de la Cour pénale internationale (CPI) de lancer un mandat d’arrêt contre le ministre soudanais de la Défense, Abdelrahim Mohammad Hussein, pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre au Darfour. «Aujourd’hui, le procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno-Ocampo, a demandé à la chambre préliminaire de délivrer un mandat d’arrêt contre l’actuel ministre soudanais de la Défense, Abdelrahim Mohammad Hussein, pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre au Darfour d’août 2003 à mars 2004», a indiqué son bureau dans un communiqué  repris l’AFP. Abdelrahim Mohammad Hussein était alors ministre de l’Intérieur du gouvernement du Soudan et représentant spécial du président au Darfour, souligne le communiqué. «Les preuves ont permis au bureau du procureur de conclure» que Mohammad Hussein «est l’un de ceux qui endossent la plus grande responsabilité pour les mêmes crimes et incidents présentés dans les mandats d’arrêt précédents, à l’encontre de Ahmed Haroun et Ali Kosheib, délivrés par la Cour le 27 avril 2007», selon la même source.  Cinq personnes, dont le président soudanais Omar Al Béchir, son ancien ministre des Affaires humanitaires, Ahmed Haroun, ex-secrétaire d’Etat à l’Intérieur, et le chef de milice Janjawid Ali Kosheib, sont déjà poursuivies par la CPI dans le cadre de son enquête sur le génocide au Darfour. Le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, enquête depuis 2005 en vertu d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Darfour, région en proie depuis 2003 à une guerre civile qui a fait 300 000 morts et 2,7 millions de déplacés, d’après l’ONU. Khartoum parle de 10 000 morts. Le président soudanais ne reconnaît pas la compétence de la CPI qu’il défie en voyageant à l’étranger, notamment dans des pays signataires du Statut de Rome, traité fondateur de la Cour, qui se sont engagés à coopérer avec la Cour.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)