Les banques d'affaires et fonds d'investissement prévoient un prix du brent oscillant entre 103 et 116 dollars.
En dépit des tensions actuelles sur les marchés de l'énergie, l'Algérie devrait boucler l'année 2012 avec un excédent de la balance commerciale élevé. Selon les prévisions de clôture établie par l'économiste M'hamed Hamidouche, celui-ci devrait aisément dépasser les 35 milliards de dollars.
Il prend à ce titre à témoin les chiffres des Douanes algériennes concernant l'évolution de la structure des importations et des exportations durant le premier semestre de l'année. La tendance qui s'en dégage en termes de légère hausse des exportations et baisse des importations devrait, selon lui, se poursuivre, sinon s'accentuer. Il table ainsi sur des exportations de plus de 40 milliards de dollars au cours des six derniers mois de l'année contre 38 milliards de dollars au premier semestre.
Les importations devraient, selon l'économiste, poursuivre leur baisse et s'établir à 20 milliards de dollars contre 23 milliards de dollars auparavant. Les raisons qui pourraient expliquer cette tendance sont, selon lui, multiples. Pour ce qui est des importations, deux grands facteurs peuvent justifier une poursuite de la baisse. Le premier étant l'inflation dont le taux dépasse désormais les 7% et qui pourrait laminer le pouvoir d'achat. Le fait que les effets du transfert de l'épargne vers la consommation par le biais du versement des rappels et des augmentations des salaires serait absorbé, ce facteur devrait peser sur la consommation finale des ménages et, par ricochet, sur les importations de biens de consommation.
Le second facteur concerne la consommation des administrations publiques qui devrait enregistrer une baisse drastique au cours des prochains mois dans un contexte d'immobilisme gouvernemental depuis la tenue des dernières élections législatives. D'ailleurs, poursuit-il, dans la conjoncture actuelle, où l'on évoque déjà la possibilité des coupes budgétaires et le gel de certains investissements, toute nouvelle décision d'engagement de dépenses, en ce sens, est bloquée. M. Hamidouche ajoute qu'en l'absence de mesures réelles d'encouragement de l'investissement, c'est tout l'appareil de production qui tourne au ralenti.
Ce qui ne manque pas d'avoir un impact sur les importations de biens d'équipement et de biens destinés à la production. En parallèle, la valeur des exportations devrait se stabiliser au cours du prochain semestre. Cela s'explique, selon l'économiste, par un maintien attendu des cours du baril de brent autour d'une moyenne de 115 dollars. Il dit d'ailleurs ne pas trop se fier aux scénarios pessimistes quant à une baisse prolongée des prix du pétrole. Il rappelle que la baisse des cours du brut enregistrée durant les mois de mai et juin derniers n'a été que conjoncturelle et qu'ils sont de nouveau remontés au-dessus des 100 dollars le baril de brent au cours du mois de juillet. Il pense que les arguments étayant le scénario pessimiste concernent les implications d'une aggravation de la crise de la dette en zone euro, des mauvais chiffres de l'emploi aux Etats-Unis, et d'un ralentissement de la croissance en Chine, ne prennent pas en compte les réactions des gouvernements de ces pays pour faire face à la crise.
Ainsi, les banques d'affaires et fonds d'investissement prévoient un prix du brent oscillant entre 103 et 116 dollars pour le scénario de base, entre 123 et 130 dollars en cas de crise géopolitique majeure et enfin à 85 dollars en cas de grave crise en zone euro.
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Posté Le : 01/08/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Roumadi Melissa
Source : www.elwatan.com