Algérie

Le petit grand lecteur



Le petit grand lecteur
Nous l'avons rencontré au centre culturel Moussa Midoun de Bougara (wilaya de Blida), vendredi, lors de la cérémonie de remise des prix aux enfants de la commune ayant appris le Saint Coran.Lui, il ne l'a pas appris, mais il a été honoré pour une autre raison. Medjber Youcef Djihad est un enfant de sept ans qui ressemble à tous ceux de son âge. Sa particularité : il aime la lecture. Cet élève de deuxième année primaire, à l'école Ali Gharbi, de Ghabet Ezzaouch (Ouled Slama, daïra de Bougara), est, malgré son jeune âge, un mordu de lecture.Avec un brin de fierté juvénile, il déclare : «J'ai lu plus de cinquante livres !» Youcef parle un arabe impeccable qui n'est certainement pas le fruit de l'école. «Il s'exprime presque comme un grand», dit de lui, à juste titre, un adulte de son entourage. Habitué par son père à l'espace (malheureusement, presque vide) de la bibliothèque du centre culturel dans lequel il travaille, et par sa mère, enseignante, qui l'incite à lire et qui veille au choix des ouvrages, le petit Youcef Djihad a évolué, dès ses premiers pas, dès ses premiers mots, au milieu des livres, devenus ses compagnons.Et, comme la valeur n'attend point le nombre des années, il a même écrit trois histoires pour enfants : La petite fille et la souris, ensuite Youcef et Adel dans l'espace et Youcef dans les profondeurs sous-marines, dont il est, bien sûr, le héros. Youcef désire (et il fait tout pour réaliser son rêve) participer au «Défi de lecture», ce concours arabe qui consiste à récompenser celui qui lira et saura présenter le plus grand nombre de livres. Lors des éliminatoires, il a été classé premier dans la wilaya de Blida, ce qui lui permet d'espérer.Mais, dit-il, philosophe et avec un admirable optimisme juvénile, si ce n'est pas pour cette fois-ci, ce sera pour la prochaine fois ! Youcef, qui représente le modèle pour ceux de son âge, prouve que l'espoir est encore intact et que la génération montante n'est pas aussi «condamnée» comme ne cessent de le marteler certains détracteurs au pessimisme assassin.


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