Algérie

Le personnel soignant réclame de meilleures conditions de travail



Un collectif regroupant des médecins et paramédicaux du CHU de Tizi-Ouzou ne cache pas son mécontentement devant «les multiples déficits» en matière de soins et de prises en charge des malades atteints du Covid-19, dans les hôpitaux du pays.C'est ce qu'ils ont dit dans une pétition dont Le Soir d'Algérie détient une copie et dans laquelle ils demandent à «toutes les autorités nationales ou locales de prendre en toute urgence les décisions nécessaires en mobilisant les moyens financiers, logistiques, diplomatiques indispensables pour un approvisionnement immédiat, réel, effectif et constant en oxygène médical pour arrêter l'hécatombe actuelle dans le pays, dans les plus brefs délais». Cette alerte que lancent ces soignants part du constat qu'ils font de la situation actuelle sur le plan épidémiologique et sanitaire ainsi que des conditions qui leur sont offertes pour l'affronter. «Jamais notre pays n'a connu une crise sanitaire d'une telle ampleur caractérisée par des milliers de contaminations et des centaines de décès qui sont dus au manque d'oxygène dans les hôpitaux», écrivent d'emblée les auteurs de la pétition qui pointent du doigt le manque de transparence des autorités quant au nombre de victimes du nouvel épisode pandémique. «Le nombre de morts ne peut être occulté, les chiffres des contaminations ne peuvent être falsifiés, et le deuil des familles ne peut-être caché», font-ils observer, justifiant leur assertion par «les enterrements successifs, les certificats de décès enregistrés, les registres de consultations Covid dans les hôpitaux publics».
Puis, soulignant le manque de prévoyance et d'anticipation des autorités concernées, ils écrivent : «Cette vague était prévisible, attendue; plusieurs personnalités scientifiques avaient alerté dès le début juillet 2021 sur l'insuffisance des structures et des équipements de santé publique. Actuellement, à travers le territoire national, il y a un déficit en oxygène médical : avec des ruptures d'approvisionnement souvent dramatiques des unités de soin, des baisses de pression, d'absence d'unités autonomes de production dans les hôpitaux... .»
Enfin, invoquant « la gravité de la situation sanitaire qui touche directement à la question de la vie et de la mort » et faisant référence à la loi fondamentale du pays, notamment, l'article 28 qui dit que l'Etat est responsable de la sécurité des personnes ; l'article 63 qui stipule que l'Etat veille à assurer au citoyen la protection de sa santé, la prévention et la lutte contre les maladies épidémiques; l'article 66 en vertu duquel le droit à la protection, à la santé et à l'hygiène dans le travail est garanti par la loi ainsi que l'article 77 qui dispose que tout citoyen a le droit à présenter à l'administration des pétitions d'intérêt général ou liées à des atteintes à ses droits fondamentaux comme la santé publique, le collectif des médecins et paramédicaux du CHU de Tizi-Ouzou qui ont apposé leurs noms, signatures, et «griffes» sur le document, appelle «toutes les autorités nationales ou locales à prendre en toute urgence les décisions nécessaires en mobilisant les moyens financiers, logistiques, diplomatiques indispensables pour arrêter l'hécatombe actuelle dans le pays, dans les plus brefs délais». Cela dit, ils annoncent qu'ils «restent mobilisés, volontaires et prêts pour toute action positive pour faire aboutir cet appel».
S. A. M.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)