Algérie

Le personnel médical monte au créneau



Cette situation perdure
Les médecins généralistes ou encore les spécialistes, contraints de s'occuper des tâches à l'abandon, sont montés au créneau pour dénoncer la surcharge de travail qui leur est tombée dessus de façon aussi soudaine.
Les médecins résidents maintiennent la pression et poursuivent leur action de boycott des activités de garde au niveau des CHU. Il faut rappeler que cette démarche a donné lieu, en l'espace d'à peine une semaine, à un sérieux désordre au sein de ces structures.
Les conséquences se font ressentir de façon plus particulière aux urgences, notamment de nuit, où la forte affluence de malades ne peut être prise en charge convenablement, sachant que les médecins résidents ont déserté les lieux. Face à ce chamboulement majeur, le personnel médical se retrouve complètement dépassé. Ainsi, les médecins généralistes ou encore les spécialistes, contraints de s'occuper des taches à l'abandon, sont montés au créneau pour dénoncer la surcharge de travail qui leur est tombée dessus de façon aussi soudaine. Récemment, les médecins spécialistes ont exprimé leur colère compte tenu des perturbations entraînées par l'arrêt des gardes. Ces derniers ont indiqué que cette crise a mis à nu la problématique liée au manque flagrant de médecins au niveau des établissements de santé. Selon eux, cela traduit l'incapacité des autorités concernées à gérer le déroulement des activités dans les hôpitaux. Dans une lettre soumise à leur direction, les spécialistes de l'hôpital Mohamed-Lamine Debaghine (Bab El Oued), ont indiqué que tant que cette situation perdure, ils ne recevraient que les urgences et les patients orientés de structures avoisinantes avec lettre d'orientation, signalant également l'arrêt des consultations. Ils avertissent que si aucune mesure n'est prise dans la semaine en cours, les responsabilités quant au manque de moyens humains seront ainsi totalement déclinées.
De leur côté, les généralistes ont également exprimé leurs frustrations par rapport aux agitations enregistrées dans les établissements de santé. A leur tour, ils se sont tournés vers leurs directions respectives afin de faire comprendre que cette catégorie de médecin n'est pas en mesure d'effectuer les taches qui leur sont imposées suite à l'arrêt des gardes par les médecins résidents. Même son de cloche du côté des internes en médecine d'Alger, qui ont dénoncé avec vigueur les derniers événements. Ils ont saisi cette occasion pour relancer la tutelle sur les promesses apportées à leur plate-forme de revendications, mais qui ne sont toujours pas appliquées. Concernant la grève des médecins résidents et de l'arrêt du service minimum depuis le 29 avril dernier, ils disent que les répercussions ont touché de manière indirecte leur exercice, étant donné la remobilisation des listes de gardes et l'affectation des tâches allant au-delà des qualifications de l'interne.
Encore faut-il signaler que le Syndicat des enseignants hospitalo-universitaires a entamé une grève illimitée depuis la semaine dernière. Ce qui veut dire qu'il n'y a plus d'activités pédagogiques dans ces mêmes établissements hospitaliers. Chose qu'ont justement mis en exergue les médecins internes qui se demandent dès lors, quel est l'intérêt de leur présence dans les hôpitaux. Par conséquent, les internes parlent d'un mouvement de protestation qui se profilerait à l'horizon. Si cela venait effectivement à se réaliser, qu'adviendra-t-il des patients' La situation peut-elle devenir pire qu'elle n'est déjà' Il va sans dire que ce bouleversement met le ministère de la Santé dans une position peu confortable. Cela dit, que ce soit le personnel médical à bout de nerfs ou les citoyens qui affluent en grand nombre quotidiennement dans les hôpitaux, tous dénoncent une certaine «passivité» des autorités concernées. D'aucuns parlent de l'absence de réactivité du gouvernement face à des faits aussi graves, tant il s'agit d'une question de santé publique. De son côté, le premier responsable du secteur, Mokhtar Hasbellaoui, alors que la grève des médecins résidents est entrée dans une phase des plus critiques, ne trouve nulle autre solution que d'appeler les protestataires à «revenir à la raison», les invitant ainsi à reprendre normalement leur travail.
Les médecins grévistes affichent pour leur part, la ferme résolution de poursuivre ainsi, jusqu'à satisfaction de leurs doléances. Avec l'interruption du dialogue entre les deux parties, les choses ne font que se corser de jour en jour. Pour l'heure, aucune issue à même de mettre fin à cette spirale ne se dessine.


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