Certes, les chiffres des contaminations au coronavirus tels qu'annoncés par le Comité scientifique de suivi de la pandémie sont en net recul en Algérie comparativement aux mois écoulés. Mais le virus circule encore. Les usagers du tramway ne l'entendent pas de cette oreille. Les contrôleurs du moyen de transport en commun qui sillonne pas moins de 15 stations et parcourt 23 km endurent les pires avanies pour tenter de faire respecter les consignes sanitaires dans le cadre du programme contre la propagation du virus.Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - Au lendemain de la reprise du tramway après près de trois mois d'arrêt, avec les nouveautés telles que dictées par les consignes sanitaires, à savoir la distanciation physique, la disponibilité des flacons de gel hydroalcoolique ainsi que la limitation du nombre de passagers à l'intérieur des rames. Toutefois, les usagers ont, dans un premier temps, fait fi de toutes ces règles préparées minutieusement durant plusieurs jours par l'Entreprise du Métro d'Alger (EMA) et la société en charge de l'exploitation du tramway Setram, mais ont fini par se conformer à la discipline sanitaire suite aux informations rapportées sur les réseaux sociaux et relayées par la presse nationale. Il est vrai que le dispositif de respect des règles sanitaires a vite été renforcé, mais pour quelque temps seulement, puisque l'on assiste aujourd'hui au retour du désordre et à l'insouciance. Pour des rames dont la capacité d'accueil est de l'ordre de 160 passagers, le tramway accueille en temps normal 250 passagers mais aux heures de pointe, il peut accueillir jusqu'à 400 voyageurs.
Les usagers font fi de la distanciation physique.'en témoigne le siège de sécurité qui est vite occupé. Les contrôleurs et les agents de sécurité trouvent toutes les peines du monde à faire respecter l'ordre édicté par la prévention sanitaire. Ceux-ci se limitent au contrôle du respect du port du masque de protection, car pour le reste, ils se trouvent carrément dépassés. « Au départ, la présence des agents de police au niveau des stations et même à l'intérieur des rames du tramway a contribué grandement à faciliter notre tâche notamment pour le cas des récalcitrants », témoigne le chef de la sécurité de la Setram. Les policiers veillaient au problème de la surcharge qui est synonyme de non-respect des règles de distanciation physique, avant tout, et ce qui est très important dans les mesures sanitaires. Le même responsable déplore le recul de ces mesures d'encadrement du personnel de la Setram. Autrement dit, la présence policière s'est carrément rétractée. Ce qui a fini par accentuer les peines des contrôleurs et agents de sécurité du tramway. La situation a fini par générer des scènes de dépassements, parfois graves, dont ils font l'objet. Les usagers ne se conforment plus aux dispositions prévues au préalable par la loi. « Les contrôleurs sont parfois agressés », nous confie un agent. Le chef de la brigade de contrôle nous fait savoir que le personnel qui a subi une formation se conforme aux règles de déontologie et de ce fait, ne réplique pas à ces agressions.
« Le tramway qui transporte des milliers de passagers reste le moyen de transport populaire par excellence, mais les autorités doivent veiller aux bonnes conditions d'exercice de son personnel », lâche un contrôleur. Et de déplorer les conditions d'exercice comparativement à ses homologues de l'autre moyen de transport public qui est le Métro d'Alger en temps normal. Notre interlocuteur met le doigt sur la présence policière permanente qui est observée au niveau des bouches de métro.
Pour lui, le métro bénéficie des égards des pouvoirs publics. Mais sans trop de commentaire, il dira que dans certains cas de dépassements, le personnel de la Setram « ferme les yeux », ajoutant que « pourvu qu'on ne soit pas victime d'agression physique ».
A. B.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 10/10/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdelhalim Benyellès
Source : www.lesoirdalgerie.com