La représentation du personnage féminin à travers la production littéraire et artistique de « l'après urgence » était le sujet phare de la journée d'étude organisée, samedi dernier, par le laboratoire de recherche « Langage, imaginaire, écriture » du centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC) de l'université d'Oran.
De prime abord, le Dr Mohamed Ben Salah, animateur de cette rencontre à laquelle avaient pris part l'écrivain Bouziane Benachour et l'homme de lettres et chercheur universitaire, Meliani El Hadj, avait expliqué à l'assistance que lors d'un précédent séminaire, l'équipe de recherche qu'il dirige a tenté de mieux comprendre la production littéraire essentiellement romanesque, née en situation de crise ou de tension extrême. Il dira à ce propos que « les écrivaines et les écrivains confrontés alors à une violence exacerbée qui a mis l'Algérie à feu et à sang lors des années de braise, se sont exprimés en s'alimentant dans l'immédiat et en puisant dans le quotidien délétère. Elles et ils ont réussi à traduire les déchirements, les traumatismes et les drames qui ont profondément déstabilisé la structure familiale et la société ».L'analyse de ces témoignages écrits sur le vif de cette « graphie de l'horreur », comme l'a décrit l'écrivain Rachid Mokhtari qui a émergé durant cette période noire laissé la place à une écriture qui semble prendre du recul, rappelle-t-il. Ajoutant que dans cette même communication précédant les travaux « cette écriture de l'après-urgence reste profondément ancrée dans cette période noire qui hante encore les esprits ». L'objectif en gestation est de poursuivre la réflexion afin d'établir un état des lieux sur la production littéraire et éventuellement paralittéraire de cette dernière période, en mettant en évidence la représentation du personnage féminin qui semble au centre de toutes les attentions.Selon lui, il s'agit, à travers l'analyse des multiples contours des 'uvres romanesques, poétiques, théâtrales, plastiques et filmiques, répondant aux palpitations de la société, d'ouvrir un débat sur la représentation de la femme algérienne. Les travaux de cette rencontre se sont poursuivis par une lecture critique du roman Sentinelle oubliée de Bouziane Benachour et suivant laquelle Mme Bendjellid Fouzia fait remarquer que cette 'uvre est considérée comme un roman du regard, celui de la narratrice qui relate les événements, qui juge, commente un itinéraire et celui des autres protagonistes féminins essentiels de la diégèse : sa grand-mère et sa mère ainsi qu'elle relatent son propre récit ; trois trajets narratifs, trois tranches de vie complètement dissemblables s'imbriquent dans la fiction selon le procédé de l'alternance de la narration et du regard en mouvement.Pour sa part, la chercheuse Belkacem Dalila de l'université d'Oran a, dans une communication réservée au « regard féminin et personnage masculin » Mes hommes de Malika Mokadem, une écrivaine algérienne résidant en France, indiquée que cette dernière nous a surtout habitués à des protagonistes féminins puisque ses personnages sont souvent 'pour ne pas dire toujours' féminins même si les regards portés sur eux pouvaient varier entre féminin et masculin, entre autochtone et étranger. La journée d'étude s'est clôturée par un riche débat sur les représentations du personnage féminin en période de crise ou de conflit à travers les médias et la critique littéraire face aux récentes productions.
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Posté Le : 18/01/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : A. Belkedrouci
Source : www.elwatan.com