Algérie

Le permis de conduire : ce qui va changer



Le permis de conduire : ce qui va changer
Les frais d’inscription passeront de 15 000 dinars à 30 000 dinars. Le nombre de leçons sera de 30, alors que le programme des examens et d’affectation des examinateurs aura un caractère anonyme pour éviter des arrangements.Du nouveau pour le permis de conduire : le ministère des Transports compte introduire des réformes qui toucheront tout le processus d’obtention du permis de conduire. Des réformes qui visent pour l’essentiel à améliorer la formation des candidats. C’est que les nouveautés introduites dans le code de la route, il y a quelques années, n’ont visiblement pas mis fin au terrorisme routier. Ainsi, pour la catégorie B, le tarif d’inscription sera doublé très prochainement. Portés déjà à 15 000 DA depuis le mois de mars dernier, les frais d’inscription seront désormais de l’ordre de 30 000 DA. Sur proposition de la tutelle, le candidat aura droit désormais à 30 leçons de conduite d’une heure chacune au lieu de 15 présentement. Autrement dit, le moniteur doit consacrer une heure “pleine” pour chacun de ses candidats.
En outre, pendant l’examen du créneau, le candidat doit être seul au volant alors que, jusque-là, il accomplissait ses exercices de manœuvres en compagnie de l’examinateur. Cette revendication des moniteurs est perçue comme un garde-fou contre le permis “assuré”. Autre nouveauté : l’anonymat des programmes d’examens. Désormais, l’examinateur ne saura pas son lieu d’affectation jusqu’à la dernière minute. Une méthode qui peut évidemment éviter des “arrangements” qui pourraient intervenir en amont. Si le candidat est recalé, il refait l’examen sans avoir à payer quoi que ce soit. Ceci dans le cas où il n’aura pas épuisé son quota de leçons. Sinon, il a le droit de se payer des leçons supplémentaires à raison de 800 DA la leçon. Mais ce tarif, par simple calcul mental, devrait logiquement baisser une fois les frais portés à 30 000 DA. Ces réformes sont accueillies favorablement par les moniteurs d’auto-écoles. Bien plus, ils veulent un contrôle en aval et en amont des auto-écoles et des résultats des examens. Car, nous explique un ancien président de l’Association des auto-écoles de la wilaya de Tizi Ouzou, “les drames routiers sont la conséquence de la corruption qui a fait son apparition dans la corporation depuis plus de 20 ans”. Aux yeux de notre interlocuteur, l’hécatombe routière s’explique en grande partie par le permis “assuré”. “Nous demandons au ministère de sommer les auto-écoles d’arrêter de faire dans le commerce du permis. Car il est clair que le terrorisme routier est la résultante du  permis “assuré” (acheté)”, affirme M. Babouche. La wilaya de Tizi Ouzou compte, à elle seule, quelque 255 écoles d’enseignement de la conduite automobile, dont 75 auto-écoles dans le chef-lieu de wilaya.
M. Babouche considère que si, à la base, il n’y a pas une bonne formation, il ne sert à rien de faire des réformes. “Il y a trop d’Algériens qui meurent bêtement sur nos routes”, regrette-t-il. Durant le premier semestre 2008, les accidents de la route ont provoqué 1 968 morts et quelque 29 200 blessés sur l’ensemble du territoire national, selon un bilan du Centre national de prévention et sécurité routières (CNPSR). Durant la même période, le nombre d’accidents s’est élevé à 18 775, soit une baisse de 0,81% par rapport à la même période de l’année dernière. Cette légère baisse contraste, par contre, avec le nombre de morts et celui des blessés qui ont augmenté respectivement de 7,25% et 7,17% durant le premier semestre 2008. L’étude du CNPRS montre que le facteur humain dans les accidents de la route représente plus de 90%. L’excès de vitesse reste la principale cause des accidents de la route, puisque il a été enregistré pas moins de 4 076 cas durant le premier semestre de l’année en cours. Ce qui représente quelque chose comme 20,54%.


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