Algérie

Le père de la victime demande l'application de la loi



Quatre ans après le décès de son fils lors des violentes émeutes vécues par la Cité Emir Abdelkader, au mois d'octobre 2005, suite à l'opération de démolition des kiosques et barques illicites, M. Adaidi Benaïssa ne sait plus à quel saint se vouer, car toutes les correspondances adressées aux instances locales sont restées sans suite. « J'ai saisi pratiquement les plus hautes autorités du pays, dont le chef du gouvernement, la Direction générale de la Sûreté nationale, le ministre de la Justice pour une éventuelle intervention dans cette tragique affaire qui a coûté la vie à mon fils Ahmed. Cependant, personne n'est à l'écoute », dira M. Adaidi. Ce dernier a évoqué les promesses non tenues des membres de la Cellule d'urgence qui s'était constituée lors des émeutes afin de s'occuper de la sensibilisation des émeutiers et la mise en place d'un dispositif sécuritaire pour éviter plus de dégâts matériels. « Certains membres de cette cellule, notamment ceux de la DGSN, m'ont promis de poursuivre le policier responsable de la mort de mon fils en justice mais rien n'a été fait à ce jour », s'est-il plaint. D'après lui, le recours à l'arme à feu n'a jamais été le bon moyen pour disperser la foule des jeunes en colère. Notons, par ailleurs, que le père de la victime a rappelé qu'aucune indemnisation n'a été accordée à sa famille, bien que la loi est claire dans ce sens. « Aucune partie n'a pu assumer la responsabilité du dédommagement alors que cette mission a été confiée initialement à la wilaya », a-t-il expliqué. Ahmed était le responsable de toute la famille qui vivait des revenus du kiosque dont il disposait, surtout que la maigre retraite de son père ne pouvait guère subvenir aux besoins de ses enfants. La daïra lui a accordé un local, à titre d'indemnisation, où il peut exercer une activité commerciale, cependant, un litige survenu quelques semaines après l'a obligé à quitter les lieux. « La daïra a aussitôt changé d'avis en me retirant le contrat de location, vu que le local était un bien de l'OPGI », dit-il. En attendant que ses doléances soient prises en considération, le père de Ahmed a relevé que chacune des instances concernées évite de prendre en main ce dossier. Ahmed Adaidi est le deuxième émeutier qui a trouvé la mort lors des émeutes du 25 octobre 2005 après avoir été touché par une balle perdue au niveau de la région lombaire. Ces évènements ont engendré environ 50 milliards de centimes de pertes matérielles selon les estimations de l'ex- APC. D'ailleurs, durant les deux journées de tension, plusieurs institutions et édifices publics ont été saccagés.


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