Algérie

Le Pentagone crie au Loup dans le Maghreb



Aujourd'huile cheval de Troie n'est plus un cheval mais un plat de cuisine occidentale,genre fast-food, fast-think. L'artifice est simple : on ne menace plus un Etatpar la force mais on le laisse lentement s'enfoncer dans la menace interne deses propres islamistes, s'exposer jusqu'à la peur à des cycles d'attentats, secerner lui-même par ses propres fragilités de régimes puis on le soumet à lapression de rapports réguliers sur l'augmentation des risques d'attentats, derestructurations des cellules d'El Qaïda, de droits de l'homme bafoués et desfraudes électorales qui poussent à la clientélisation des élites dirigeantes.La ville de Troie tombe alors d'elle-même, fabrique elle-même ses chevaux enbois et offre elle-même de transporter les troupes conquérantes à l'intérieurde ses murs. Face aux villes de la planète d'Allah, l'Empire use aujourd'huid'une magnifique et banale ruse de chasseur : celle du rabattement du gibiervers le chasseur par usage des tambours d'El Qaïda derrière la colline opposée.Et si aujourd'hui le Pentagone «...découvre...» que la menace d'El Qaïda asensiblement augmenté en Afrique du nord et que la mécanique de Ben Laden s'yrevitalise ce n'est pas uniquement pour réinventer l'eau chaude mais pour fairepasser le message, les demandes politiques qui vont avec, les campements armésqui veulent s'y installer. Il n'y a pas mieux aujourd'hui pour «...cueillir...»un pays arabe légèrement récalcitrant ou obtenir plus que ses puits de pétroleque de le coincer entre la menace islamiste et l'offre de protectorat. Lepays-cible est alors obligé soit de faire face seul au risque des attentats,d'en payer le prix par un isolement économique dur, une mise à l'indexinternationale pour non-coopération et une mise à l'écart dans la distributiondes aides, des tutorats et des protections, soit de se ranger dans la case dessous-traitances, d'appeler à l'aide et de réviser ses caprices idéologiques, defaire baisser un peu le drapeau pour laisser passer le Cheval. Le cheval deTroie est-il donc toujours utile ? Non. Les troupes de l'Empire peuventaujourd'hui entrer sans camouflage, juste avec la bonne formule et l'observancede quelques discrétions de murs et d'habillement. Car si les colonisationsphysiques ont été démenties par tout un siècle de lutte pour la Liberté etl'Indépendance chez nous comme partout en Afrique, rien n'a prouvé l'inutilitédes protectorats et la fin de leur formule. Cela permet de ne pas heurter lessensibilités, d'indexer les élites, d'annexer les petites armées locales etd'internationaliser les frontières et les récoltes. Aujourd'hui le Maghreb estdans la pire des postures : coincé entre des Chinois qui offrent de nousconstruire des murs d'enceinte plus rapidement que nos décennies d'indépendancelà où les Américains nous offrent de nous protéger contre la menace que nospropres murs renferment. Où se retrouve le salut ? Dans l'usage du cheval deTroie. Un grand cheval en bois capable de cacher tout un peuple et qui yattendra dedans que les choses se calment et que les conquérants plient bagage.La meilleure stratégie de défense serait donc de faire le mort, de disparaîtrede la vue et de n'offrir qu'une ville de Troie déserte, vide, banale, pauvre etsans attrait. Une ville de Troie si vide que les islamistes comme lesOccidentaux finiront par s'y ennuyer et iront chercher ailleurs une meilleureépopée. Une grosse victoire impensable qui serait chantée indéfiniment par unHomère qui serait tout à la fois aveugle, muet et sourd.


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