«C'est faux ! On n'a annulé aucun avion, mais on avait de grandes
difficultés pour atterrir dans les aéroports saoudiens», nous a déclaré, hier,
le PDG de la Compagnie nationale Air Algérie.
Wahid Bouabdellah a fait cette déclaration en réaction aux accusations
qu'a exprimé hier le ministre saoudien du pèlerinage dans les colonnes du
journal Echark El Aoussat contre Air Algérie. Accusations que Bouabdellah juge
infondées parce que nous a-t-il dit «nous n'avons annulé aucun vol, en plus on
n'avait pas autant de pèlerins. Le ministre saoudien a parlé de 150 000 alors
qu'on avait 49 600 personnes.» Le PDG d'Air Algérie a tenu à préciser en
premier, que «les compagnies saoudiennes avaient des aéroports spéciaux pour
elles seules, elles bénéficiaient ainsi de toutes les commodités.» Tandis que
les compagnies étrangères entre autres Air Algérie ont vécu selon lui, des
moments très difficiles. «Les tapis des bagages étaient tombés en panne dans
l'aéroport saoudien où nous étions autorisés à atterrir pour faire embarquer
nos pèlerins. Il y a eu un effet boule de neige désastreux !» a-t-il affirmé.
Bouabdellah évoquera les difficultés que la compagnie qu'il dirige a
rencontrées au moment de l'embarquement. «Non seulement les avions programmés
ne pouvaient pas atterrir-on a eu un avion qui a fait 17 heures de retard à
cause de tout ce remue-ménage- Il y avait donc un encombrement fou. En plus,
quand on nous permettait d'atterrir, on n'avait pas de salle d'embarquement,
c'était terrible !» a-t-il indiqué. Notre interlocuteur fera savoir que toutes
les compagnies étrangères chargées d'embarquer les pèlerins ont vécu ces
difficultés «notamment celle marocaine, la RAM et celle tunisienne Tunis Air.»
Il indiquera aussi que «nous avons demandé aux autorités saoudiennes de nous
donner une salle d'embarquement mais elles ont refusé.»
Il accusera les agences
nationales privées d'avoir délaissé leurs passagers pèlerins sans aucune prise
en charge. «Il y a eu des agences qui ont ramené les pèlerins à l'aéroport
saoudien 24 heures avant le vol prévu sans se soucier des problèmes qu'ils
risquaient d'avoir,» a-t-il indiqué. «Personne ne nous a obligé à les prendre
en charge, on l'a fait parce qu'on a estimé qu'on n'avait pas le droit de les
laisser dans une situation aussi déplorable !» le PDG d'Air Algérie nous a
affirmé que cette prise en charge a coûté à la compagnie plus d'un million
d'euros. «Nous avons déjà payé les factures qui nous ont été envoyées par les
hôtels avec lesquels nous avons des conventions. Nous avons payé à ce jour, 750
000 euros. Il nous reste à payer 300 000 euros. On attend de recevoir les
factures,» a-t-il déclaré.
Très peiné par tout ce que subit
la compagnie qu'il dirige comme accusations, Bouabdellah a lâché à propos de ce
qu'a dit le ministre saoudien à ce sujet que «je ne gère ni les aéroports
saoudiens ni la délivrance des slots (créneau horaire de décollage et
d'atterrissage d'un avion dans un aéroport). Et c'est justement à cause des
problèmes rencontrés à ces niveaux qu'Air Algérie a vécu les pires difficultés
pour rapatrier les pèlerins algériens !»
Notons que lors de son passage,
hier, sur les ondes de la radio nationale, Bouabdellah avait déclaré que la
compagnie Air Algérie a été auditée par les inspecteurs de IATA (l'Institution
internationale chargée de contrôler l'aviation civile) mais a refusé de
divulguer le contenu de l'audit parce qu'a-t-il souligné «c'est interdit, les
inspecteurs de IATA ne nous permettent pas de rendre public les conclusions de
l'audit. On pourrait le faire à partir du mois de novembre prochain.» La
compagnie nationale a été ainsi auditée à travers 5 de ses services les plus
importants. Les inspecteurs ont établi 5 cahiers d'audit à une compagnie qui
s'estime «avoir les forces et les moyens matériels et humains pour se renforcer
davantage.» Son PDG reste en tout cas confiant à cet effet et tiendra à
rappeler que la compagnie a accumulé de grands problèmes durant les années 90.
«Des problèmes qui l'ont empêché de se développer jusqu'à ces dernières
années,» indique-t-il. Mais, a-t-il tenu à annoncer «en moins de deux ans, nous
avons pu rétablir ses équilibres financiers. Nous avons fait un bénéfice net de
4 milliards de dinars, le niveau de l'endettement d'Air Algérie a chuté de
moitié, nous avons réussi à faire 45 milliards DA de trésorerie et la compagnie
est sortie de la sphère du déficit négatif qu'elle traînait et a accumulé + 400
millions DA.»
Nous apprendrons par des sources
proches de la centrale syndicale que le syndicat UGTA d'Air Algérie a décidé de
régler les problèmes qui secoue ses rangs en organisant de nouvelles élections
de ses représentants. «Après le renouvellement de ses délégués, le syndicat
tiendra dans près d'un mois, une conférence nationale que présidera Abdelmadjid
Sidi Saïd et dont l'objectif est d'assainir et de mettre à jour le
fonctionnement de la cellule syndicale de la compagnie,» nous a-t-on expliqué.
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Posté Le : 28/09/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ghania Oukazi
Source : www.lequotidien-oran.com