Algérie

Le pays toujours dans la tourmente



De Tunis, Mohamed KettouEn Tunisie, tous les indicateurs sont au rouge. C'est l'avis quasi unanime des experts politiques et économiques.
Victimes des tiraillements politiques entretenus par le chef de l'Etat, Kaïs Saïed, le président du Parlement, Rached Ghannouchi, et les divers blocs parlementaires, les Tunisiens continuent de manger leur pain noir, sans possibilité d'entrevoir une issue heureuse.
Alors que le pays croule sous les dettes, le gouvernement ne sait plus où puiser les fonds nécessaires pour satisfaire, même relativement, les besoins toujours croissants d'une population qui perd patience.
Les grèves tournantes dans les divers secteurs ajoutent à ce climat une note d'impuissance. Le gouvernement fait face à un phénomène qui, depuis le départ de feu Ben Ali en 2011, a fait glisser le pays dans une crise chronique au nom du respect de la Constitution qui garantit le droit de grève et d'une liberté d'expression mal comprise et très mal utilisée. Le pays est à l'arrêt, sur fond de blocage politique suivi de très près par les institutions financières internationales, pour jauger les capacités des autorités à bien gérer les crédits éventuels.
Et au moment où le pays a besoin de la mobilisation des efforts de tous pour sortir de la crise, les principaux partenaires ne cessent de se quereller pour séduire la foule, et s'attirer, chacun, sa sympathie. Car, comment expliquer l'affirmation du secrétaire général de la Centrale syndicale (UGTT), lequel déclare que la Tunisie n'obtiendra pas le prêt de 4 milliards de dollars demandé au Fonds monétaire mondial ' Ce ne serait qu'une critique de l'action du ministre des Finances qui venait de négocier ce prêt, il y a une semaine à Washington, estiment les observateurs.
À ce titre, certains experts financiers estiment que tout retard dans la conclusion d'un accord avec le FMI impactera durement le budget de l'Etat. Dans le même registre, le chef de l'Etat n'a pas échappé aux critiques suite à ses déclarations, inattendues et fort surprenantes, à la chaîne France 24. Pour certains politiques, ces déclarations ont jeté le discrédit sur la Tunisie qui risque de perdre la confiance et la sympathie des institutions internationales et des investisseurs étrangers.
Dans cette atmosphère morose, le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, imitant l'initiative égyptienne, a conduit en Libye une importante délégation ministérielle accompagnée d'une centaine d'hommes d'affaires. Il y a là de grandes opportunités d'affaires qu'offre la reconstruction de la Libye.
Les responsables tunisiens ont hâte de voir la paix rétablie dans ce pays, et y retourner après avoir été parmi les pays qui y comptaient un grand nombre d'entrepreneurs. D'autant plus que les responsables libyens laissent supposer une ouverture de leur pays sur certains pays dont la Tunisie.
Serait-ce suffisant pour résoudre une crise tentaculaire, cause d'une augmentation continue du nombre des chômeurs, l'appauvrissement de la classe moyenne et, surtout, un avenir incertain ' À tout cela s'ajoute la pandémie inquiétante de Covid-19.
M. K.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)