Le pays plonge dans la violence

La politique de neutralité observée vis-à-vis du conflit en Syrie n'a pas prémuni le Liban de la violence. Plombé par les dissensions politiques internes (incapacité de former un nouveau gouvernement d'union nationale), le pays du Cèdre fait les frais d'une rivalité géopolitique régionale, dont le djihadisme, porté à bout de bras par les groupes affiliés à al-Qaïda (Front du Nosra et Daech), est l'arme de prédilection. Vanté autrefois comme un modèle démocratique unique au Moyen-Orient, le Liban se dirige, aujourd'hui, droit vers un conflit confessionnel (sunnites conte chiites). En témoigne l'énième attaque à la voiture piégée qui a visé, jeudi, la banlieue sud de la capitale libanaise, fief du Hezbollah, faisant six morts et plus de 70 blessés, selon les autorités. Un attentat qui pourrait avoir un lien avec les derniers développements aussi bien sécuritaires et politiques intra muros, que ceux qui se passent dans les pays voisins, la Syrie et Irak. A commencer par l'arrestation, mercredi dernier, par l'armée libanaise du chef des Brigades Abdallah Azzam, groupe djihadiste lié à al-Qaïda qui avait revendiqué l'attentat devant l'ambassade d'Iran à Beyrouth en novembre dernier. Un coup dur pour les deux mouvements, le Front du Nosra et Daech, qui opèrent en Syrie et en Irak. Ce à quoi, ces derniers ont publiquement décrété, hier, la guerre au Liban, dans l'espoir, notamment, d'endiguer la force du Hezbollah. Les attaques terroristes qui secouent le pays ces dernières semaines n'ont pas laissé insensible la communauté internationale. Le Conseil de sécurité et le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, ont appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à soutenir les forces armées et de sécurité dans leurs efforts pour empêcher de nouveaux actes de terrorisme. Le Conseil de sécurité affirme que « le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations constitue l'une des menaces les plus graves pour la paix et la sécurité internationales et que tous les actes de terrorisme sont criminels et injustifiables, quels qu'en soient le mobile, la cible, les circonstances et les auteurs ».