Algérie

Le pays élit aujourd'hui son Assemblée constituante Tunisie : le jour du destin



Le pays élit aujourd'hui son Assemblée constituante                                    Tunisie : le jour du destin
Les islamistes comptent faire une razzia dans les poches déshéritées. Cependant, et au regard du découpage électoral mis en place, ils risquent de laisser des plumes dans les grandes agglomérations.
C'est un samedi ensoleillé et joyeux comme les Tunisiens les aiment bien qui vient consacrer 'la journée du silence électoral' décrété dans le pays, et la nuit du doute qui sera certainement la plus longue pour la Tunisie de l'après-Ben Ali.
'Nous allons gagner et nous aurons la majorité', martèle Rached El-Ghannouchi à la noria de journalistes qui défilent dans son bureau flambant neuf dans l'imposant siège du parti. Le parti se base sur les sondages réalisés, mais aussi sur la forte présence populaire lors de ses meetings électoraux. Le dernier en date, celui de vendredi, tenu à Benarous, près de Tunis, aurait rassemblé quelque
30 000 personnes au stade municipal de la ville, tandis que les autres partis se contentaient de petites salles de cinéma. Pour le leader charismatique des islamiste, 'notre premier adversaire vient, loin, très loin, derrière nous', mais El-Ghannouchi ne cache pas ses craintes de voir son parti victime d'alliances post-électorales qui feraient en sorte à ce qu'il soit exclu du gouvernement et des centres de décision.
La menace de faire sortir ses troupes dans la rue est à prendre au sérieux, sachant le partage de rôles entre le parti légal, Ennahda, et les salafistes du parti interdit Ettahrir. El-Ghannouchi ne cache pas son soutien aux manifestations des salafistes, que ce soit lors de la fameuse marche contre la chaîne Nessma, ou encore lors des incidents de l'université de Sousse où une étudiante en niqab a été interdite d'accès.
Les islamistes comptent faire une razzia dans les poches déshéritées. Cependant, et au regard du découpage électoral mis en place, ils risquent de laisser des plumes dans les grandes agglomérations, pourvoyeuses du plus grand nombre de sièges à l'Assemblée constituante, au profit des partis fondés essentiellement par les anciens dirigeants du RCD, dissout. Les 217 sièges que comptera l'Assemblée constituante seront d'autant plus déterminants qu'ils ne vont pas seulement permettre à la désignation du nouveau gouvernement, mais surtout à rédiger la nouvelle Constitution de la Tunisie.
Pour bon nombre d'indécis, la journée de samedi restera dans les mémoires, dans la mesure où ils ont du mal à choisir entre les islamistes et les anciens du système, tandis que les nouveaux partis ne semblent pas convaincre un grand monde, tout comme les partis de l'extrême gauche, qui étaient dans la clandestinité et qui comptent essentiellement sur leurs militants et les syndicalistes déçus de l'ère Ben Ali.
Ce dimanche, beaucoup de Tunisiens vont voter pour la première fois de leur vie, dans le premier scrutin pluraliste et libre. À la fermeture des bureaux de vote, prévue à 19 heures, beaucoup regretteront, peut-être, de ne pas avoir fait le bon choix, ou de n'avoir pas pris part à ce scrutin historique, mais quelqu'en soit le vainqueur, il est clair que l'expérience tunisienne fera date et, pour reprendre un membre de la commission indépendante chargée des élections, 'nous ne sommes pas encore en démocratie. Nous sommes dans une période de transition vers la démocratie'. Il s'agira, donc, d'aller doucement mais sûrement, comme le préconise le Premier ministre intérimaire, El-Badji Kaïd Essebsi, qui pourrait, d'ailleurs, être reconduit dans ses fonctions, au lendemain de ce scrutin.
A. B.
difo 23-10-2011 13:13


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