Algérie

Le patronat algérien plaide pour la levée du monopole de l'Etat sur l'économie



Le patronat algérien plaide pour la levée du monopole de l'Etat sur l'économie
L'Algérie doit « aller vite » si elle veut rattraper le grand retard accusé en terme de développement économique, alerte le président d'honneur du Forum des chefs d'entreprises (FCE), M. Omar Remdane. Pour commencer, il faut laisser le privé intervenir dans le secteur des finances et dans ceux des hydrocarbures et des transports maritimes et aériens, a-t-il plaidé, à l'ouverture des Journées de l'entreprise, tenues lundi à Alger.
L'expérience de la banque Khalifa était « très négative » et a provoqué un « traumatisme », mais cela n'explique pas pour autant le fait que l'Algérie n'ouvre pas le secteur bancaire au privé national, estime le président d'honneur du Forum des chefs d'entreprises, M. Omar Ramdane. L'inexistence de banques privées nationales est une « anomalie » dans une « situation aberrante », a-t-il ajouté lors de l'ouverture des Journées de l'entreprise, organisées lundi à Alger. L'inexistence de banques privées algériennes est d'autant plus inexplicable que l'Algérie compte de nombreuses banques privées étrangères.
En somme, Omar Ramdane, sénateur et patron de Modern Céramique, considère que « le privé doit être libre d'investir dans tous les créneaux, y compris dans celui des hydrocarbures », un secteur où il y a le plus de capitaux étrangers, mais où la présence du privé algérien se limite au catering, a-t-il relevé, soulignant que l'ouverture au privé national doit toucher également les secteurs des transports maritime et aérien.
« Il n y a que la sécurité, l'éducation et la santé qui sont stratégiques » !
Pour M. Omar Ramdane, les seuls secteurs stratégiques sont la sécurité, la santé et l'éducation, parce que il faut garantir aux pauvres d'aller à l'école et de se soigner. Le rôle stratégique de l'Etat consiste, insiste-t-il, en la régulation du marché. Les reformes doivent commencer « très vite » parce que le pays a accusé beaucoup de retard.
Prenant l'exemple de la Corée du Sud qui était au même niveau de développement que l'Algérie, durant les années soixante, l'homme d'affaires a noté que ce pays asiatique a, depuis, augmenté son PIB plus de 400 fois alors que l'Algérie, avec toutes ses richesses, ne l'a multiplié que 54 fois.
De son coté, l'universitaire Youcef Benabdellah a indiqué que le nombre de PME en Algérie est passé de 207.000 en 2003 à plus de 600.000 PME en 2011. Cependant, ce progrès reste « insuffisant ». Comparativement à des pays émergents qui comptent une moyenne de plus de 50 PME pour 10.000 habitants, l'Algérie ne dispose que de 15 PME pour le même nombre d'habitants.
L'autre indicateur négatif est lié justement aux financements de l'économie. Le crédit accordé au secteur privé en Algérie représente 14 % du PIB national, alors que ce ratio est deux fois supérieur dans les pays de la région MENA. L'universitaire a souligné toutefois que les crédits accordés aux entreprises privées sont en nette augmentation, et ont dépassé la part des crédits destinés aux entreprises du secteur public.
Se référant aux données de la Banque d'Algérie, il a rappelé qu'au cours du premier semestre 2012, les banques ont accordé 2.121 milliards de dinars de financement aux entreprises privées, contre 1.893 milliards de dinars pour les entreprises publiques.
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