Algérie

Le patron de l’Africom évite Alger



Il faut dire qu’entre le discours et les actes de Washington en direction de l’Algérie, la différence est de taille. En effet, emboîtant le pas aux hauts responsables du département d’État américain, qui font tout pour ne pas se rendre à Alger, le commandant en chef de l’Africom s’est lui aussi gardé de le faire en ralliant Rabat depuis Tunis, sans transiter par notre pays. En effet, devant l’opposition de l’Algérie à l’installation du siège de l’Africom sur le continent, le général Ward, commandant en chef de cette nouvelle trouvaille du Pentagone pour contrôler l’Afrique, a séjourné à la fin de la semaine écoulée en Tunisie et au Maroc en évitant de passer par Alger, avec laquelle la coopération sécuritaire américaine est pourtant très importante. Ainsi, le général William Ward de l'armée américaine, commandant du Commandement américain pour l'Afrique (AFRICOM), a effectué mercredi et jeudi derniers une visite de deux jours au Maroc, selon un communiqué rendu public jeudi par l'ambassade des États-Unis à Rabat. Il s’agit de la seconde visite du général américain au Maroc, qu’il a déjà visité en février dernier en tant que commandant adjoint du Commandement américain pour l'Europe. Durant son séjour, le patron de l’Africom a eu des rencontres avec plusieurs hauts responsables marocains pour s'entretenir de la coopération militaire.
“Le commandement pour l'Afrique assurera le rôle de coordination avec le Maroc et avec d'autres nations de l'Afrique dans le cadre d'une restructuration du département américain de la Défense”, mission dévolue jusque-là au commandement européen, a indiqué la même source. Le communiqué de l’ambassade américaine au Maroc soulignera que “le Commandement américain pour l'Afrique compte garantir aux nations africaines et aux organisations régionales un point de coordination intégré du département américain de la Défense pour les aider à répondre à leurs besoins de sécurité et de développement”.  Jusqu’à maintenant, le commandement pour l'Afrique, qui est toujours basé à Stuttgart en Allemagne, en raison du refus de la majeure partie des pays africains d’accueillir son siège, concentre sur la coordination du soutien de l'armée américaine pour les programmes du gouvernement américain existants qui soutiennent le leadership des nations africaines, ajoute le communiqué. Avant de rallier Rabat, le chef du commandement militaire américain pour l'Afrique (Africom), se trouvait à Tunis où il a évoqué mercredi une “menace réelle de l'extrémisme violent d'Al-Qaïda” en Afrique du Nord. “Ils l'ont dit. Je les prends au mot. Les menaces des terroristes comme Al-Qaïda sont réelles”, a-t-il martelé lors d'une conférence à l'ambassade américaine dans la capitale tunisienne.
Cherchant à nouveau à apaiser l’opposition des pays africains à l’installation de l’Africom sur le continent, le général Ward affirmera que la mission de cet organisme consiste à “aider les pays africains à assurer leur sécurité”. “Nous travaillons ensemble pour les contrer et les empêcher de réaliser leurs desseins”, a-t-il insisté. Poursuivant dans le même sens, il martèlera : “Il n'y a pas d'engagement de forces militaires américaines en Afrique. Il s'agit plutôt de fournir l'aide nécessaire dont ont besoin les pays du continent pour développer leurs capacités sécuritaires afin de pouvoir combattre le terrorisme, garantir la stabilité et promouvoir le développement.”
Dans le même sillage, il niera avoir demandé à Tunis  “une présence militaire américaine permanente”, et déclarera qu’“en aidant l'Afrique, nous nous aidons nous-mêmes, car avec une Afrique stable, on aura un monde plus stable”. Enfin, il affirmera que les États-Unis travaillaient “avec les pays européens qui ont des intérêts en Afrique de manière complémentaire”.


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