Algérie

Le patrimoine musical et poétique féminin sur grand écran



Dans le cadre de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», le département du patrimoine immatériel et de chorégraphie de la manifestation, organise, dès aujourd'hui et jusqu'au 8 mars, coïncidant avec la célébration de la journée mondiale de la femme, la projection en avant-première de trois films documentaires sur le patrimoine musical et poétique algérien à la maison de la Culture de Tlemcen Abdelkader Alloula.Ainsi, aujourd'hui dès 18 heures, le grand public est convié à découvrir Le documentaire «Le Haoufi» réalisé par Lotfi Bouchouchi. D'une durée de 52 minutes, il va plonger les présents dans l'historique et l'évolution du haoufi, un chant tlemcenien typiquement féminin. Demain, à la même heure, le public tlemcenien sera invité à découvrir un autre chant ancestral féminin à l'occasion de la projection de «Si la Kabylie m'était contée», un documentaire de 90 minutes réalisé par Ramdani Iftini et Sami Allam. Ce documentaire fiction fait découvrir les chants accompagnant les rites et la vie quotidienne en Kabylie. Dans le synopsis de ce documentaire, il est souligné que «depuis la nuit des temps en Kabylie, tous les événements de la vie sont marqués par une cérémonie. Ils sont célébrés et souvent chantés. Quel que soit son objet, art profane ou sacré, acte culturel ou divertissement, le chant en Kabylie peut se réclamer d'un geste vocalisé ou incantatoire. C'est par le chant que la voix traduit ce que dessine la main sur la pierre, sur la poterie et sur le corps : c'est le tatouage, c'est le signe? Le chant est un cri ; il est l'espoir incarné.» Le troisième documentaire qui est programmé lors de la journée de la célébration de la femme, s'intitule «Azrar» réalisé par Halim Sahraoui. Azrar ou Collier de perles, est une métaphore chère à Athmane, jeune journaliste reporter, considérant les femmes comme de véritables gardiennes du patrimoine musical ancestral. Afin de reconstituer ce collier, la caméra suit Athmane durant son périple qui le mènera à travers les quatre coins du pays : Bechar, Adrar, Tamanrasset, Ouargla, Annaba puis Alger. À chaque étape, Athmane enregistre des échantillons variés des musiques traditionnelles locales comme le gnaoui avec Hasna El Becharia, le Challali avec Messaouda Daho, l'Imzad avec Khaoulen, le Tindi avec Lalla Badi Lalla et Tibugharin de Kabylie avec Hadja Cherifa. Le journaliste fait aussi découvrir certains rituels en voie de disparition, tels que celui de désenvoûtement appelé «l'Aârbun» à Annaba ou la Tikouka, une longue et riche cérémonie de mariage de plus de sept jours dans la région d'Ouargla. A travers la projection de ces trois intéressants documentaires, le grand public est invité à découvrir la richesse du patrimoine immatériel national dans sa diversité tout en mettent en exergue l'importance de le sauvegarder de la déperdition. Par ailleurs, il est à noter que la salle de cinéma «Colisée», rebaptisée «Djamel Tchanderli», rouvrira enfin ses portes le 14 mars prochain. A cette occasion, du 15 au 21 mars prochain, sera organisé un festival du film documentaire, regroupant l'ensemble des productions réalisées à l'occasion de la manifestation.S. A.


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