Le patrimoine forestier national fragilisé

Sous le thème « Les forêts et le changement climatique », l'Algérie célèbre aujourd'hui la Journée mondiale de l'arbre, coïncidant chaque année avec le 21 mars. La cérémonie officielle aura lieu à Biskra. Le choix de cette wilaya n'est pas fortuit puisqu'elle a joué un rôle dans la promotion de la production agricole et la lutte contre la désertification. Le rôle de l'arbre dans la conservation et le développement durable des écosystèmes forestiers n'est plus à démontrer. La forêt est une source de nourriture, de médicaments et d'eau potable. Elle fournit un large éventail de services environnementaux, dont la conservation de la biodiversité, la séquestration du carbone, la lutte contre les inondations, tout en constituant un rempart contre l'érosion des sols et la désertification. Bref, la forêt joue un rôle vital pour la survie et le bien-être des peuples à travers le monde. Pour avoir ignoré cette réalité, des régions entières dans le monde subissent des changements climatiques caractérisés par l'érosion et la désertisation. Le patrimoine forestier national est estimé à quelque 7 millions d'hectares. Les forêts proprement dites, les maquis et les broussailles occupent une superficie de 4,1 millions d'hectares, soit 11% de la superficie du nord du pays. Les efforts en matière d'extension de cette couverture forestière tendent à la ramener à un taux minimum de 25% de la superficie de la région nord du pays. Mais le pari est difficile. L'avancée inexorable du béton a réduit, dans certaines wilayas, ces espaces à des portions congrues. Qui se souvient des forêts et autres bois qui entouraient la capitale ' Ces espaces verts ont été livrés à l'urbanisme anarchique. Le patrimoine forestier national subit non seulement les aléas naturels liés à la géographie et à la climatologie mais aussi à l'activité des populations locales. Pourtant, les facteurs naturels qui conditionnent ce milieu forestier sont essentiellement le climat semi-aride qui domine la majorité des massifs situés dans les monts de l'Atlas tellien et qui se caractérise par une période sèche très longue dans l'année et une pluviométrie moyenne allant de 400 à 500 mm/an, la forte pente qui gêne le dispositif d'intervention dans la lutte contre les incendies et la prédominance des essences résineuses (pin d'Alep), facilement inflammables. Toutefois, les forêts sont concernées, actuellement, par de timides travaux d'aménagement afin d'en faire des lieux de villégiature et de détente pour les citoyens. Dans le cadre de ces aménagements, des travaux d'entretien ont été réalisés. Des sites ont été entièrement rééquipés et embellis avec de nouvelles installations, à savoir des clôtures, aménagement de points d'eau, pistes, routes goudronnées, électrification et postes de sécurité, afin d'assurer la protection de ces sites contre toute action malveillante qui favoriserait l'implantation de décharges sauvages ou de porter toute autre dégradation.