Algérie

Le patrimoine artisanal d'Adrar séduit Tlemcen



Le patrimoine artisanal d'Adrar séduit Tlemcen
La wilaya d'Adrar est réputée notamment pour la poterie noire, un métier qui distingue la région de Tamantit, la vannerie à base de feuilles de palmiers, le tissage et le tapis « fatis », réputé dans la région de Zaouiet Debbagh, et d'autres métiers tels que l'argile, les habits traditionnels féminins et masculins et le cuir de la région d'Aoulef. Cette manifestation dédiée à l'artisanat de la wilaya d'Adrar dans la wilaya de Tlemcen, se tient sur le plateau de Lalla Setti, lieu où se déroule cette manifestation ouverte le 7 août dernier. Une curiosité que des milliers de visiteurs viennent découvrir en nombre, qui pour s'imprégner du riche patrimoine artisanal de cette wilaya du sud-ouest du pays en tant qu'érudit, qui pour satisfaire un hobby en tant que collectionneur, qui encore pour s'offrir un objet de décor. Du côté de ceux qui exhibent un savoir-faire millénaire, c'est une occasion de faire la promotion de l'artisanat par l'encouragement du tourisme intérieur, la première du genre initiée par le ministère du Tourisme et de l'Artisanat, est « une réussite sur tous les plans », a estimé le président de la Chambre de l'artisanat et des métiers d'Adrar, Abdellah Berama. La semaine a permis aux artisans d'Adrar d'échanger avec leurs confrères de Tlemcen, de commercialiser leurs produits et de faire connaître la production artisanale de cette wilaya du Sud aussi riche que diversifiée, a-t-il souligné. En effet, d'énormes efforts sont consentis par la Chambre de l'artisanat et des métiers d'Adrar pour la préservation de l'héritage artisanal des différentes régions de la wilaya qui compte actuellement plus de 3.000 artisans, femmes et hommes, activant dans 396 activités. Pour assurer une pérennité à ces métiers, des actions de formation financées par le fonds d'aide à l'artisanat sont organisées périodiquement au profit des jeunes afin d'assurer une relève et de préserver ces métiers ancestraux. Ces derniers constituent, selon le responsable, une attraction touristique supplémentaire et donc une ressource financière pour des milliers d'artisans. Dans ce sens, de nombreuses associations artisanales ont été créées dans diverses localités d'Adrar et notamment dans la couture traditionnelle. Des jeunes filles ont bénéficié des formations dans cette spécialité, comme l'a signalé la présidente de l'association Hawa de la couture traditionnelle, Zohra Baâli. « Depuis sa création, en 2005, notre association forme, chaque année, entre 12 et 15 filles qui sont actuellement en activité », a-t-elle noté.Un héritage supplanté par une formation« Leurs produits sont très prisés par les touristes étrangers et nationaux, notamment durant les mawssim, comme le jour de l'an, fête célébrée à Timimoun, le Mawlid et autres fêtes », a indiqué la formatrice, précisant, par ailleurs, que cet effort est consenti pour préserver l'artisanat local et permettre aux jeunes filles de travailler et de gagner leur vie décemment. A cet effet, l'association accompagne ses adhérentes et ses stagiaires dans l'obtention de microcrédits afin de lancer leurs propres affaires et s'intégrer dans le monde du travail. De son côté, la jeune couturière Medjebri Fatéma s'est dite très ravie de participer à cette semaine qui lui a permis de se faire connaître et d'écouler ainsi ses produits. Bénéficiant, elle aussi de la formation de l'association Hawa, cette jeune couturière, installée à son compte, a également créé l'association Assala wel mouassara (authenticité et modernité) qui vise à former d'autres filles d'Adrar pour promouvoir ce créneau, a-t-elle indiqué. L'absence d'espaces commerciaux des produits artisanaux, la cherté des matières d'?uvre et les frais élevés de transport eu égard à l'immensité de l'étendue de la wilaya d'Adrar et de son éloignement constituent pour le président de la Chambre des métiers et ces deux artisans, de véritables handicaps pour le développement de l'artisanat dans cette région. « Les autorités compétentes devraient s'impliquer davantage pour le bien des artisans et de l'artisanat », ont-ils soutenu. Pour sa part, le président de la CAM de Tlemcen, Bouakeul Nasreddine, qui a accueilli la délégation d'Adrar, pendant une semaine, a estimé que « l'idée d'organiser cet échange met non seulement en valeur l'artisanat de notre pays mais contribue à l'épanouissement professionnel des artisans ». « Pour une première expérience, le bilan est très positif », a-t-il attesté, ajoutant qu'il faudrait à l'avenir penser à multiplier ce genre de manifestation pour créer une dynamique artisanale nationale qui motivera davantage les artisans et par conséquent, développer ce secteur très porteur sur le double plan, économico-touristique et identitaire puisqu'il symbolise un legs patrimonial non indéniable. La multiplication de ce genre de manifestation, initiée pour la première fois par le ministère de tutelle, contribuera à « booster » ce secteur générateur d'emplois et de richesse durables, se sont accordés à dire tous les participants à cette semaine d'artisanat d'Adrar à Tlemcen.




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