Algérie

Le patrimoine archéologique en désuétude à Jijel



L'époque phénicienne à Jijel a été au menu d'une conférence animée, samedi dernier, par le spécialiste en archéologie, Dr Krika Mohamed, à la salle de conférences du centre islamique. Initiée par l'association culturelle Jijel antique, cette conférence a fait le tour d'horizon d'une époque dont "les traces de ses sites ont été anéanties". C'est d'ailleurs ce qu'a déploré le conférencier, qui n'a pas cessé de marteler que cette époque fait partie intégrante de l'histoire de la ville de Jijel, qui se retrouve aujourd'hui effacée sur le terrain.Il recense entre autres le site de Rabta, livré au pillage et à l'abandon. Dans sa conférence, l'intervenant a surtout déploré l'absence de toute coordination avec les spécialistes en archéologie pour préserver les sites historiques et préhistoriques de la ville. "On s'est fatigué à chercher une oreille attentive", a-t-il dit, non sans faire remarquer que des sites entiers ont été décimés dans des projets de construction.
Il cite pêle-mêle le fameux site de Mazghitane, aujourd'hui totalement transformé par les chantiers de construction, "qui ont effacé toute trace de l'existence phénicienne". La protection de ces sites, dont la plupart sont livrés à toutes sortes de pillages, est de la responsabilité des pouvoirs publics, selon ce qu'il n'a cessé de rappeler.
Pour l'histoire de la ville, il rappelle que Jijel fut un carrefour de brassage des cultures. "Elle est classée parmi les villes anciennes de la Méditerranée, à l'image de Marseille et de Cadix", a-t-il noté. Selon lui, le violent séisme qui ébranla cette ville en 1856 a cependant eu des effets dévastateurs sur cette histoire, en emportant dans son sillage des sites archéologiques entiers et des pans de son histoire.
Un débat contradictoire a été soulevé dans la salle, lorsque l'origine des habitants de la région a été abordée. Et c'est là qu'est intervenu un vif échange entre les traditionnels courants qui s'opposent sur l'identité arabo-musulmane et l'origine amazighe de Jijel et de l'Algérie d'une manière plus générale. Le conférencier a cependant tranché en martelant que les arabo-musulmans sont étrangers à la région.
Une affirmation qui a plongé dans un débat de contradiction la salle, où des influences idéologiques ont semblé avoir pris le dessus sur les vérités historiques. Devant un tel échange, un intervenant a renvoyé les présents à des études scientifiques qui affirment, selon lui, que le génome nord-africain est à 65% d'origine berbère avec des composantes subsaharienne, sud-européenne et une infime trace d'une origine moyen-orientale dans le reste de ses proportions.

Amor Z.


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