« Le passage par la 3G est obligatoire » Jean-Pierre Temime, Senior vice-président technologie et innovation chez France Télécoms Groupe Orange

Le numérique permet à un pays mettant à la disposition des abonnés de téléphonie mobile et d'Internet des technologies des troisième et quatrième générations (3G et 4G) de gagner 1.5 point de croissance économique, a affirmé, jeudi, Jean-Pierre Temime, en marge d'une conférence sur l'économie numérique organisée par la Chambre de commerce et d'industrie algéro-française (CCIAF).
Comment définissez-vous l'économie numérique '
L'économie numérique est poussée par les ruptures technologiques, par les acteurs de l'Internet et les opérateurs de télécommunication. C'est une mise en réseau généralisée et le fait de montrer aux gens, à travers des appareils cette notion d'immédiateté, que tout est disponible instantanément quand on veut et où on veut. C'est cela la grande nouveauté de l'internet et du mobile.
Où se situe l'Algérie dans le domaine des technologies du numérique '
L'Algérie fait partie de la région du Moyen-Orient et Nord Afrique. Elle est en pleine expansion. Il faut savoir qu'en Afrique, 10% de pénétration du mobile génère 1.5 de croissance économique supplémentaire (1,5% du PIB). Les télécoms font partie de la croissance économique, pas seulement de croissance de gadgets ou options.
La 3G sera opérationnelle incessamment en Algérie. Peut-on passer à la 4G directement '
Je ne le crois pas. Les technologies 3G sont extrêmement éprouvées et très mûres et les prix des terminaux ont baissé considérablement, ce qui revient à dire que les circuits intégrés sont de moins en moins chers pour la production. Donc la 3G est à des coûts très faibles. Pour la 4G, il y a un ticket d'entrée, les terminaux 4G coûtent 50 à 100 euros plus cher à la production que ceux de la 3G. Il faut attendre que la 4G se démocratise. Le passage par la 3G est obligatoire pour quelques années.
Les équipements en possession des opérateurs algériens sont-ils en mesure de répondre aux besoins des abonnés sur la 3G '
Il est certain que, par rapport au réseau de la 2G, celui de la 3G est nouveau. Cela demande des investissements qui ont une grande pérennité, car les équipements vendus par les constructeurs, aujourd'hui, sont à la fois destinés à la 3G et à la 4G. Donc, on peut se préparer avec les mêmes antennes, des bâtis électroniques natifs 3G et 4G. Si les fréquences 4G ne sont pas disponibles, il suffit de tourner une clé pour la lancer dans trois ou cinq ans, voire dix ans.
Qu'apportent effectivement ces technologies à l'économie d'un pays '
Plus les outils utilisés sont performants, plus l'efficacité est importante. Il y a des gains en productivité personnelle et collective. Avec la notion d'instantanéité, il y a un gain de temps et d'argent.
On parle d'un quatrième opérateur pour le lancement de la 4G. Est-ce que l'opérateur français Orange veut se placer sur le marché algérien dans ce sens '