Algérie

Le pass vaccinal ne passe pas !



Malgré les appels de sensibilisation aux risques de contamination par le coronavirus, une grande partie des Oranais continue d'évoluer sans bavette ni respect de la distanciation physique.Maintenant, on fait comme avant. Trois jours après l'annonce gouvernementale de l'instauration du pass vaccinal dans un certain nombre d'espaces publics, la situation ne semble pas avoir changé. Comme si les mesures restrictives prises par le gouvernement n'avaient pas eu d'impact. Du moins, c'est ce que l'on a pu constater à Oran, où même les mesures de prévention les plus élémentaires ne sont pas respectées par la majorité de la population. Malgré les appels de sensibilisation aux risques de contamination par le coronavirus, une grande partie des Oranais continue d'évoluer sans bavette ni respect de la distanciation physique.
Dans les hôpitaux, les mairies, les bureaux de poste, les tribunaux, le port du masque de protection ? exigé par des affiches collées à l'entrée et parfois par les agents de la sécurité ? n'est pas observé par des citoyens qui, une fois à l'intérieur de l'établissement public, se dénudent le menton. Dans les transports publics, particulièrement les bus, la situation n'est pas différente, et les usagers, dont quelques rares masqués, se pressent les uns contre les autres sans se soucier du mètre et demi de distanciation. "J'ai pris le train tout récemment. Même les employés des chemins de fer ne portaient pas de bavette", témoigne Saïd pour souligner la légèreté avec laquelle les mesures de protection contre la Covid-19 sont appréhendées.
Comment, dans ce cas, instituer un pass sanitaire exigeant la présentation d'un test PCR négatif ou d'une carte de vaccination ' "Il faut du temps et de l'organisation", admet Mourad Senouci, directeur du Théâtre régional d'Oran, en soulignant, toutefois, avoir instauré des mesures pour mettre à la disposition des spectateurs ? notamment les enfants en cette période de vacances scolaires ? des bavettes et du gel hydroalcoolique. "D'ailleurs, nous n'accueillons pas plus de 300 personnes pour 600 places", continue le responsable pour lequel, le respect de la distanciation physique est tout aussi important que le masque de protection et le produit aseptisant.
Il n'est donc pas étonnant que des établissements publics, tels que les structures hospitalières, les mairies, la poste, la Sécurité sociale, les établissements financiers, n'exigent pas "encore" la présentation d'un pass vaccinal. Même les lieux abritant les manifestations sportives ne semblent pas avoir franchi le pas du pass, à l'exception notable de deux piscines - l'une située dans le quartier de Fernand-Ville et l'autre à Boutlélis - qui ont déjà averti leurs adhérents adultes de la nécessité de se munir désormais du pass sanitaire. Il y a lieu de rappeler que les autorités algériennes ont annoncé, samedi dernier, avoir décidé d'élargir le pass vaccinal "aux espaces et aux lieux susceptibles d'accueillir le public" et "pouvant abriter des manifestations culturelles, sportives ou festives" à l'image des infrastructures de sport, des lieux de spectacles, des théâtres, des musées...
"Non seulement, il faudra du temps et de l'organisation, mais il sera également nécessaire de convaincre les vaccino-sceptiques et les anti-vax de la nécessité de se faire vacciner. Et ce n'est pas gagné", estime ce médecin généraliste qui fait partie des 70% des travailleurs du secteur de la santé qui refusent toujours de se faire vacciner. Au grand dépit d'un certain nombre de professionnels de la santé, du Comité scientifique et de l'Autorité sanitaire qui continuent d'exhorter les Algériens à "participer massivement aux campagnes de vaccination".

S. Ould Ali


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