Le parti toujours englué dans ses contradictions Belayat et les membres du FLN ne sont pas venus à Oran

«La montagne a accouché d'une souris», serait-on tenté de dire en constatant que la rencontre avec la base, prévue à la mouhafadha d'Oran, n'a été qu'un moment ordinaire qui n'a servi ni à présenter les propositions du parti relatives à la révision de la Constitution, ni à évoquer un quatrième mandat pour le président de la République.
La délégation du bureau politique conduite par Abderrahmane Belayat ne s'est pas déplacée à Oran. Elle s'est décommandée à la dernière minute laissant le soin de la représenter à un député du parti de la wilaya de Mascara, Abdelkader Behilil.
Ce revirement de la direction actuelle du FLN, encore à la recherche d'un consensus pour élire (ou désigner, c'est selon), un secrétaire général, traduit dans une large mesure le fossé qui continue de séparer les pôles antagonistes qui n'arrivent pas à accorder leurs violons pour aller affronter la base.
La conférence-débat, qui était prévue, s'est limitée alors à un message de la direction nationale lu à une assistance venue plus pour la célébration de Youm El Ilm que pour le débat politique. D'ailleurs, de nombreux militants et cadres locaux du parti que nous avons rencontrés au siège de la mouhafadha d'Oran, qui continue d'être au centre d'une guerre entre redresseurs réformateurs pro et anti-Belkhadem.
L'envoyée du bureau politique s'est limitée à un exercice de style dans un discours langue de bois pour ne froisser aucune aile qui se disputent les rênes de l'ancien parti unique. M. Behilil a appelé, dans son intervention, les militants à faire preuve de vigilance et de mobilisation pour mener à bon port la dynamique de changement engagée par le président de la République.
Il a, dans ce cadre, indiqué que le parti FLN a émis une série de propositions relatives au débat sur la révision de la Constitution, qui s'inscrivent dans le strict respect des intérêts du pays et de la nation. «Les propositions que nous avons adoptées constituent un barrage contre les ennemis du parti et du pays», a-t-il indiqué.
Plus explicite et avouant sans le dire que les violons ne sont pas encore accordés ni au bureau politique ni au comité central, il appellera à la tenue d'une session extraordinaire du comité central pour élire, à bulletins secrets, un secrétaire général qui conduira le parti dans cette conjoncture marquée par plusieurs échéances politiques.
Dans un message à peine voilé à ceux qui rejettent une élection du secrétaire général à bulletins secrets, il précisera que l'élection démocratique d'une nouvelle direction du parti sera saluée par toutes les composantes du FLN, «qui a vécu la pluralité même du temps de l'unanimisme et du parti unique».
Il appellera la jeunesse à faire preuve de patience et de patriotisme pour ne pas donner l'occasion aux ennemis du pays, «car la situation est sensible», a-t-il indiqué.
La rencontre, qui se voulait l'occasion pour le FLN de réinvestir la scène politique, n'a finalement servi qu'à réveiller les vieilles querelles qui minent ses rangs. «La base à Oran n'a pas réussi à conjurer le mauvais sort, ni à taire ses divergences pour permettre aux membres du bureau politique d'annoncer la résurrection du FLN. Hier, on s'est contenté de petits fours et de karkabou, un programme qui n'est même pas digne d'une célébration de Youm El Ilm.