Algérie

LE PARTI S'APPRÊTE À ORGANISER DEUX CONGRÈS PARALLÈLES


Une fois de plus, le FNA fait face à une dissidence avec comme toile de fond la tête de Moussa Touati, le président du parti, que les redresseurs veulent, cette fois-ci, avoir coûte que coûte.
M. Kebci - Alger (Le Soir) - Et le congrès extraordinaire pour les uns et ordinaire pour les autres, puisqu'il s'agit tout simplement d'avancer ce rendez-vous organique prévu statutairement en décembre prochain fixé pour ce mois-ci, constitue, à coup sûr, le point d'orgue à l'occasion duquel le sort du parti sera scellé. Cette dissidence, qui couvait au sein de ce parti depuis bien des mois, s'est ouvertement et publiquement manifestée à la faveur de la maigre moisson engrangée par le parti aux dernières législatives. D'abord par la sortie fracassante des neuf députés qui se sont, au premier jour de la nouvelle législature, démarqués de la direction du parti en décidant de siéger dans la nouvelle Assemblée. Une défection suivie juste après d'une autre, celle de neuf membres de l'exécutif du parti. Un double désaveu pour Moussa Touati qui, criant à une fraude sans précédent dont aurait été victime sa formation, a rejoint le front du refus des résultats de ces législatives et a, à l'occasion, durci le ton à l'égard du pouvoir. Une attitude qui a servi de déclic pour ses adversaires à l'intérieur des structures du parti pour sortir de la «clandestinité» et évoluer à ciel ouvert. C'est ainsi que cette fronde s'est manifestée avec comme premier acte la perturbation de la session ordinaire du conseil national du parti, vendredi dernier. De nombreux cadres du parti, dont les nouveaux députés et des présidents de conseils de wilaya, ont tenu, ce jour, un sit-in devant le siège national du parti. Et ce fut l'occasion pour les meneurs de cette fronde d'appeler à un congrès extraordinaire pour «redresser la ligne stratégique du parti dont le président a totalement dévié», affirmait Amine Osmane, membre du bureau national démissionnaire et nouveau député du parti. Un redressement qui ne saurait se matérialiser sans «le départ de l'actuel président du parti», poursuivra Abdelkader Drihem, un autre meneur de cette dissidence. Notre interlocuteur promettra que cette fois-ci sera bel et bien la bonne et différera bien des précédentes frondes auxquelles Touati a réussi à faire face, en exprimant sa détermination à aller au bout de la démarche. Comment ' «Par l'organisation d'un congrès extraordinaire avant le 21 du mois en cours», dira-t-il, soit la date retenue par Touati pour la tenue du congrès ordinaire. Si le lieu du déroulement de ce rendez-vous n'est pas encore connu, Drihem affirmera toutefois attendre pour, au plus tard, demain, mercredi, la réponse du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, sollicité dans ce sens, déclarant que «les préparatifs y afférents vont bon train avec un engouement de la base, pressée, dira-t-il, d'en finir avec l'actuelle direction du parti». L'ancien chef du groupe parlementaire du FNA réfutera les «échappatoires » de Touati qui les accuse d'accointances avec des cercles du pouvoir et de nourrir des appétits matériels en courant derrière d'étroits intérêts personnels. Une accusation que maintient, pour sa part, le président du parti, Moussa Touati qui, voulant apparemment couper l'herbe sous le pied à ses pourfendeurs, a appelé à un congrès ordinaire pour les 21 et 22 du mois courant. Un rendez-vous organique, qui, prévu statutairement en décembre prochain mais, au vu des élections locales de l'automne, a été sciemment avancé. Et à Touati de se montrer serein face à cette fronde tant il est vrai l'homme n'est pas à une dissidence près. «On a bien fait avorter deux congrès parallèles et ce n'est pas cette fois-ci que cela réussira», affirmera- t-il, exhibant les démissions écrites de tous ces «prétendus» opposants qui ont tous ou presque, «fait l'école du RND et à un degré moindre celle du FLN». Pour d'autres «autoproclamés militants», poursuivra le président du FNA, ils se sont portés candidats sur les listes de ces «hizbicules » en référence à ces nouveaux partis éprouvettes nés juste avant les dernières législatives, citant en exemple pas moins de quatre membres du conseil national du parti, démissionnaires en avril 2011, qui ont représenté autant de micro-partis dans la wilaya de Sidi-Bel-Abbès. Et à Touati de poursuivre que «c'est tout ce beau monde qui se manifeste aujourd'hui pour crier à une prétendue déviation de la ligne stratégique du parti, feignant d'oublier que le FNA a été et sera toujours un parti d'opposition». Et, pour contourner ces défections en masse de cadres, qui du conseil national, qui du bureau national pour organiser le congrès des 21 et 22 juin prochains, le président du FNA semble avoir trouvé la parade. En faisant déléguer à ce congrès tous les membres des conseils de wilaya du parti, entre 31 et 41 membres, avec en plus des militants qui auront fait montre d'un activisme débordant. Une démarche tout ce qu'il y a de «statutaire», se défend Touati qui dira que cela permettra du coup de faire face à la contrainte du temps. D'ailleurs, le parti se contentera d'un seul précongrès régional, celui du centre du pays prévu pour le 9 du mois en cours, avec la présence des présidents des conseils de wilaya.


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