En choisissant entre le MSP et le gouvernement, Amar Ghoul a rajouté à la fragilité de Soltani qui subit deux dissidences depuis qu'il est à la tête du parti.
La fracture sera encore plus forte avec la création du TAJ qui va au départ puiser dans les rangs du MSP et de la large victoire à Alger de la liste Ghoul aux législatives du 10 mai dernier. Et il a bien choisi le moment pour annoncer son divorce définitif avec la maison mère, le MSP, et lancer à côté une initiative 'd'espoir et d'optimisme". Plus qu'un défi au MSP puisque Ghoul met d'ores et déjà la barre haute. Rassembler tous les Algériens, fidèles, travailleurs et sincères, sous une couronne 'sans idéologie".
Le but immédiat de l'ancien ministre des Travaux publics est de se délester de l'étiquette islamiste et d'éviter que soit collée au TAJ une telle coloration. Il décrète alors la mort des idéologies sauf celle du travail.
L'autre défi est d'avoir réussi à capter l'attention des médias au moment où l'activité politique est survolée ou omise parce que n'ayant plus de 'plus-value" informationnelle tant elle est décalée par rapport à la réalité. Cela dit, le vrai défi est encore devant le TAJ qui avance d'ailleurs se préparer pour la bataille des locales du 29 novembre.
Les contours de cette formation présentés avant-hier par son président fondateur montrent ses intentions boulimiques, et une volonté affichée de ratisser le plus large possible. On aura remarqué dans l'assistance de la conférence de samedi des personnalités et des acteurs qui ne se sont jamais directement impliqués dans la vie politique. Et les clins d''il aux jeunes n'ont pas manqué dans son discours rassembleur et réconciliateur.
Nonobstant son manque de charisme, Amar Ghoul peut compter sur la sympathie dont il jouit sachant qu'il lui reste l'expérience du terrain. Il sait parfaitement qu'on ne construit pas un parti politique comme on construit une autoroute. Surtout avec des échéances très proches.
Mais l'ambition de Ghoul semble plus forte au point de vouloir remplacer les compétences qu'il entend placer en garantie, le MSP dont le règne de Soltani l'a complètement éloigné de sa ligne entriste pour devenir une sorte de parti hybride (Soltani l'a qualifié en 2004 de parti amphibien) inconstant qui a dérouté nombre d'observateurs et beaucoup irrité ses partenaires de l'Alliance présidentielle.
Ainsi présenté, le TAJ ne sera pas un simple parti politique mais un réservoir 'd'intégrités" qui se propose de reconstruire le pays et 'son moral". Une aventure pour laquelle Amar Ghoul n'est cependant pas préparé. Et quand bien même il arrivera à réussir les épreuves électorales et prendra la place du MSP dans d'éventuelles coalitions gouvernementales, il sera marqué et estampillé parti du pouvoir. Situation qui, si elle s'avère, signifiera que le moindre changement attendu sera encore une fois ajourné.
En tout état de cause, le TAJ veut se distinguer des partis qui occupent la scène mais surtout des nouveaux partis qui n'arrivent même pas à décoller. Et il a su, et c'est de bonne guerre, attirer dans sa formation des cadres ayant quitté les autres partis, des mécontents et des dissidents. Un atout toutefois pour la confrontation des urnes.
D B.
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Posté Le : 27/08/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Djilali BENYOUB
Source : www.liberte-algerie.com