Algérie

«Le partenariat est le moyen le plus rapide d'obtenir la technologie»



«Le partenariat est le moyen le plus rapide d'obtenir la technologie»
Entretien réalisé par
Nasser Hannachi

La tribune : L'Algérie a étoffé ses industries, notamment publiques, en recourant au partenariat. Quelle évaluation en faites-vous '
REDA HAMIANI : C'est le moyen le plus rapide et peut être le moins cher d'acquérir le savoir-faire. Si on devait faire le développement par nous-mêmes, honnêtement il faut avouer notre manque de maîtrise technologique. Cela n'écarte pas l'obligation à laquelle notre partenaire doit se soumettre : apporter avant tout le bon management. Mais ce n'est pas tout. Jusqu'à quand les étrangers vont nous construire des logements, des barrages, des autoroutes,' ' L'idée centrale que nous développons, c'est d'être à tout prix collés à cette entreprise pour en tirer les enseignements majeurs dans le domaine technique et prendre le train tout seul. Les étrangers doivent être liés à un contrat déterminé avec en prime une condition basée sur le transfert des technologies. Et la suite sera assurée par les acteurs locaux. En matière de formation on voudrait, pour un programme donné, un centre pour une formation prodiguée par des formateurs algériens ayant bénéficié d'une formation spécialisée. Ainsi lorsque le projet démarre effectivement le personnel est déjà formé. On a un déficit en ressources humaines qualifiées. Et un déficit dans la maîtrise des process de production.
Quel est l'avenir de la production nationale ou locale sur le marché international '
Le marché mondial est caractérisé par l'intrusion de la Chine, du Vietnam et de la Turquie, lesquels pays raflent la mise parce qu'ils produisent à bas coûts. On ne peut pas les battre dans les conditions actuelles. Ce segment du marché nous a échappé. Cependant, il reste d'autres segments. L'Algérie doit se positionner dans une zone plus 'grise', la difficulté vient de segmentation des marchés à l'international. Le salut du marché algérien ne viendra pas par le bas car les Chinois verrouillent cet accès.
Le dilemme alors est de lancer la production mais attention parce que l'économie mondiale se caractérise par l'économie d'excès d'offre. Il faut y aller de façon très prudente. Le problème actuel réside dans l'attractivité du commerce par rapport à la difficulté de l'investissement. L'effet de substitution est de faire baisser la facture d'importation. Mais avant cela il faudra faire un état des lieux sur ce qui s'importe et voir ce qui se produit localement et diminuer progressivement l'importation par la production locale. L'acte de commerce est tellement facile et rentable ces dix dernières années. Chaque usine qui ferme c'est deux sociétés d'import qui naissent'

Qu'en est-il des spécialisations des activités par régions '
Il existe deux méthodes. Celle Soviétique de décréter qui a montré ses limites. Par contre la méthode naturelle est celle qui consiste à laisser faire les gens. La bêtise antérieure était de façonner l'industrie par saupoudrage. Alors que partout il y a des bassins qui offrent des spécialisations par région afin d'éviter des pertes en compétitivité. C'est une vision qui devra correspondre à des avantages par région.
A titre d'exemple à Constantine des opérateurs ont développé le secteur du médicament. Est ce que cela a été concrétisé selon des avantages objectifs ou des volontés purement humaines ' Au départ c'est un acte volontaire issu de l'Etat ou de l'individu.
Mais ça ne se décrète pas.
Le découpage avec une spécialisation régionale serait souhaitable mais c'est une erreur de l'imposer.


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