Algérie

Le partage de l'iniquité



Une population canadienne entière a été sommée de gré ou de force de déserter sa ville. Du jamais vu ! Plus de 20.000 habitants se sont vu ordonner d'abandonner leurs maisons dans une ruée fuyante derrière des incendies qui calcinent tout dans leurs inimaginables et horribles profusions. Dans une fuite désordonnée, ils se délaissent de tous biens et gîtes redoutant de ne plus revenir chez eux.La damnation actuelle pourfendant aujourd'hui le Canada ne donne pas de signature lisible pour que l'on sache qui des dieux, des hommes ou de la nature sont les commanditaires de la catastrophe. On s'empresse probablement trop à accuser le dérèglement climatique des enfers vécus. Il est d'un curieux extrême que le feu incendiaire soit tsar dans un pays où la neige était la reine des lieux.
Le sort veut que l'exode et la transhumance humaine n'aient pas un identitaire vissé sur le seul dos des itinérants forcés et désespérés fuyant un autre feu, celui de la misère, de la guerre et des conflits. Il n'a jamais autant insisté pour que les énormes déconfitures d'un monde chamboulé soient partagées. C'est comme si l'équité dans le partage du malheur était recommandée elle aussi. Les inégalités semblent perdre tous leurs sens. Les hommes s'enfoncent dans un drôle d'égarement de leurs environnements. On ne sait plus par quel trou de serrure des portes blindées s'introduit le malheur pour toucher sans distinction l'humanité entière. Les nations huppées, dans une fausse et aléatoire prémunition, se sont crues immunisées contre tous les dangers. La peine est sans doute perdue. On continue à garder le dos tourné et les yeux fermés pour ne plus se nourrir des dramatiques souvenirs que laissent les plus de 200 millions de morts de la dernière grande guerre.
L'enfer canadien vient démontrer que la force et la richesse et même le progrès ne sont que des attirails furtifs pour barricader les âmes et les esprits.


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