Algérie

Le parquet de Draâ El-Mizan s'explique



Présentés avant-hier devant le magistrat instructeur du tribunal de Draâ El-Mizan, dans la wilaya de Tizi Ouzou, les cinq activistes politiques, Bouaziz Aït Chebib, Hamou Boumedine, Hocine Azem, Belaïd Amar Khodja et Boussad Becha ont été placés sous mandat de dépôt. Selon leurs avocats, les mis en cause ont été poursuivis sur la base de l'article 79 du code pénal et l'article 87 bis mis en vigueur suite à l'ordonnance présidentielle du 9 juin 2021 et publié au Journal officiel n°45 pour "appartenance à organisation terroriste", "atteinte à l'unité nationale", "incitation à la haine", etc. La même source a précisé que "leur arrestation est partie d'une plainte déposée à leur encontre par un groupe de personnes avant de trouver un prolongement de nature politique".Une condamnation qui a suscité une vive réaction en Kabylie où tout le monde connaît ces militants surtout pour leur pacifisme. De son côté, le parquet de Drâa El-Mizan a rendu public, hier, un communiqué à travers lequel il est revenu sur cette affaire, estimant que l'interpellation de ces cinq personnes, fait suite à une plainte déposée par 64 citoyens du village d'Aït Abdelmoumène, dans la commune de Tizi n'Tléta, pour atteinte au prophète Mohammed (Qlssl) et avoir profané le Coran, insulté l'Islam et l'Etat et menacé des citoyens du village via une page facebook. Selon le même document, c'est la brigade de recherche de la Gendarmerie nationale de Tizi Ouzou qui a été chargée de mener l'enquête préliminaire, ce qui a révélé que cette page facebook était liée avec les deux organisations "terroristes", MAK et Akal.
Le parquet de Draâ El-Mizan a également précisé que l'affaire a été transférée au juge d'instruction pour l'ouverture d'un enquête judiciaire à leur encontre, pour, entre autres, "appartenance à un groupe terroriste", "atteinte à l'unité nationale et à la stabilité des institutions et à leur fonctionnement", "incitation et quête d'arriver au pouvoir ou de changer le système de gouvernance par des procédés anticonstitutionnels" et "atteinte au prophète". "Après leur audition, le juge d'instruction a ordonné leur mise en détention préventive", a précisé le communiqué.
Enfin, à noter que le mouvement Akal, Alliance pour une Kabylie libre et le Rassemblement pour la Kabylie, (RPK), que dirigeait Hamou Boumedine, n'ont pas été cités, officiellement, comme mouvements terroristes, contrairement au MAK et à Rachad.
K. Tighilt


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