Algérie

Le Parlement libyen appelle à une interventon étrangère



Le Parlement libyen appelle à une interventon étrangère
Le nouveau Parlement libyen a voté, à la majorité, l'option d'une deuxième intervention militaire étrangère, après celle qui avait été menée par l'Otan en 2011 pour déchoir le régime de l'ancien guide, Mouammar Kadhafi, a annoncé un député. Le vote du Parlement, réuni à Tobrouk, loin du déchaînement des violences armées entre les milices et une alliance des groupes islamistes, a acquis la faveur de 111 des 124 députés présents qui ont adopté une résolution appelant la communauté internationale à «intervenir rapidement pour protéger les civils en Libye», notamment à Tripoli et à Benghazi (Est), a indiqué un communiqué de l'Assemblée. Le texte de la résolution précise que «l'Assemblé (nationale libyenne) demande à l'Organisation des Nations unies, au Conseil de sécurité, une intervention urgente pour protéger la population libyenne et les institutions de l'Etat libyen», précisant que «le bureau de la présidence du Parlement est délégué pour entamer et superviser les démarches nécessaires à la mise en œuvre de cette résolution». Le choix d'une intervention étrangère va à contre-courant de la volonté de quelques responsables et hommes politiques libyens, dont l'actuel Premier ministre du gouvernement de transition, Abdellah al-Theni, et l'ancien président du Conseil national de transition (CNT), Mustapha Abdeljalil. Beaucoup de dirigeants politiques libyens, et même ceux des Etats voisins, sont en faveur d'une mobilisation diplomatique internationale, loin de toute ingérence militaire étrangère, à l'origine du chaos actuel. L'Algérie et l'Egypte ont aussi affiché leur rejet de l'intervention armée en territoire libyen, préférant soutenir le gouvernement et le Parlement dans leurs efforts de construction d'institutions fortes, pour assurer une stabilité durable en Libye. Mais le refus des groupes armés, milices et groupuscules islamistes, à accepter la conclusion d'un accord de cessez-le-feu immédiat, semble avoir obligé les parlementaires libyens à solliciter l'intervention étrangère. Elle intervient deux jours après une réunion des responsables de l'état-major de l'armée libyenne au niveau du siège de la deuxième base navale de Tripoli pour étudier la situation sécuritaire qui n'a pas cessé de se dégrader depuis la chute de l'ancien régime, et le désengagement des pays membres de l'Otan, dès la mort d'El Kadhafi, et la mise en place du Conseil national de transition qui était incapable de ramener tous les Libyens à discuter d'une solution politique négociée. Les militaires libyens ont réaffirmé leur neutralité par rapport au jeu des politiques dont certains sont ouvertement accusés de se servir des violences armées comme un moyen de chantage pour augmenter leur influence. C'est le cas des partis islamistes qui ont été mis en minorité dans ce nouveau Parlement, issu des législatives du 25 juin dernier.Les militaires libyens étonnent toutefois en affichant leur soutien aux «milices nobles», comme ils les appellent, dans leur action armée, alors que de nombreux civils, aussi bien à Tripoli qu'à Benghazi, sont sortis récemment dans la rue par milliers pour dénoncer les violences meurtrières, d'où qu'elles viennent. Les participants à la réunion de lundi ont affirmé, dans leur communiqué final, que l'état-major est le seul habilité à prendre les décisions nécessaires dans la lutte contre le terrorisme et les violences armées qui ont fait depuis mai dernier plus d'un millier de morts et poussé des dizaines de milliers de civils à fuir le pays, notamment vers la Tunisie. Pourtant, sur le terrain, la réalité est toute autre. Car, plusieurs responsables militaires, principalement à Benghazi, ont décidé de rejoindre le camp de l'ancien général dissident, Khalifa Haftar qui dispose d'une milice lourdement armée. M. Haftar mène d'ailleurs une offensive contre Ansar al-Charia depuis le 16 mai. Des centaines de personnes ont été tuées et les islamistes ont même réussi à prendre momentanément le contrôle de la plus importante base militaire (troupes d'élite) à Benghazi, au début d'août. Les violences opposant les milices Zenten, qui contrôlent l'aéroport de Tripoli, aux groupes islamistes, depuis le 13 juillet dans la capitale libyenne, sont une autre preuve de l'incapacité de l'armée et du gouvernement de transition libyens à sortir du chaos sécuritaire qui menace l'intégrité territoriale de la Libye. Mardi, le chef de la police de Tripoli a été tué par des inconnus à la sortie d'une réunion l'après-midi. La chute d'une roquette, tirée par les milices, a fait cinq victimes civiles, tuées dans leur maison, dans un quartier de la banlieue de la capitale. La série noire des victimes de cette guerre civile risque ainsi de s'allonger si la communauté internationale ne se décide pas à soutenir le gouvernement de transition et le nouveau Parlement à lutter contre les violences. La décision de deux groupes armés, les kataëb de Saouaik et Al-liouaa al-aouel de déposer les armes et de signer un accord de cessez-le-feu constitue un pas positif pour la paix, mais reste une goutte d'eau dans cet océan de violences armées en Libye. À noter, par ailleurs, le Conseil de paix et de sécurité «a réitéré la profonde préoccupation de l'Union Africaine, face à la situation actuelle, marquée par la poursuite de la confrontation entre les groupes et les milices armés, en particulier à Benghazi et à Tripoli, avec les pertes en vies humaines et la destruction insensée d'infrastructures et de biens publics qui en résultent», lit-on dans le communiqué rendu public hier à Addis Abeba, au terme de sa 449e réunion tenue lundi dans la capitale éthiopienne. De son côté, le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, a reçu au siège de cette organisation, le Directeur général des Forces armées multinationales et Envoyé spécial des Etats-Unis en Libye, David Saterfield, «pour discuter des moyens à mettre en œuvre pour aider les Libyens» à sortir de cette impasse politico-sécuritaire.L. M.




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