Algérie

Le Parlement et son président dans la tourmente



De Tunis, Mohamed KettouÀ l'activisme d'Abir Moussi, chef du parti PDL, s'ajoutent de virulentes attaques contre le président d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, accusé d'avoir amassé une fortune d'origine inconnue, alors que le Parlement est paralysé.
Cela devient un rituel. Aucune séance de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) n'échappe au blocage initié par la présidente du parti d'opposition PDL, Abir Moussi. Moussi qui fait du parti islamiste Ennahdha de Rached Ghannouchi son ennemi juré, multiplie les démonstrations tonitruantes, en faisant du Parlement une arène de combat, parfois physique. Au point que certains parmi ses admirateurs n'hésitent plus à la critiquer de peur qu'elle perde tout le crédit qu'elle a accumulé depuis son entrée au Parlement.
En faisant de la mouvance islamique sa principale cible, en omettant, au passage, de présenter un programme qui la ferait monter plus aux sondages, Abir Moussi risque gros. Rien ne dit que les prochaines législatives programmées pour 2024 la consacreraient en fonction de la situation qu'elle vit aujourd'hui. Certes, elle est au firmament pour les législatives, mais loin, voire très loin de Kaïs Saïed pour la présidentielle qui demeure son principal objectif.
Face à cette inertie qui frappe l'Assemblée, certaines voix, même parmi les députés, appellent à la dissolution du Parlement qu'ils considèrent caduc, surtout après l'ajournement de deux séances plénières faute de quorum. Ce qui contribue au blocage du travail du gouvernement qui voit l'adoption de ses projets de loi renvoyée aux calendes grecques. Par ailleurs, Rached Ghannouchi n'est pas au bout de ses peines. Outre la motion de censure signée par 104 députés pour le faire déchoir du perchoir de l'Assemblée, et outre l'opposition qui se manifeste au sein de son propre parti, il vient d'être accusé d'avoir ramassé une fortune colossale d'origine inconnue. C'est le journal Al Anwar qui vient de lancer cette information largement relayée par les médias et, surtout, les réseaux sociaux. La réaction du parti islamiste a été fulgurante, en ce sens que s'adressant directement au journal, il affirme que « certaines personnes et institutions ont, intentionnellement, diffusé des rumeurs et des mensonges sans avoir mené une enquête ». N'empêche qu'un tel article met Ghannouchi dans de « beaux draps », au moment où il s'évertue à éviter une descente aux enfers.
Unique lueur d'espoir pour remettre le pays sur les rails : le dialogue national initié par la centrale syndicale aurait, bientôt lieu, maintenant que le syndicat a adhéré à l'idée du Président Kaïs Saïed d'y faire participer la jeunesse. Une jeunesse qui s'est sacrifiée dans l'espoir d'obtenir la liberté et la dignité qu'elle recherche encore depuis 2011
M. K.


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