«La joie ne peut
éclater que parmi des gens qui se sentent égaux». Balzac
Après la longue
sieste, bien ancrée et respectée dans la pratique de tous les trente jours du
ramadhan, le Parlement, selon la presse et la chaîne unique du pays, aurait
repris ses «travaux».
Si les grandes démocraties qui sont les
leaders économiques, scientifiques, culturels, urbanistiques et les plus
visitées au monde, ont fait du Parlement le temple de la démocratie, l'Algérie
en fait une caisse-tambour, budgétivore, qui abrite de hauts salaires dont les
patrimoines relèvent du secret d'Etat. Si la démocratie représentative est loin
d'être parfaite, ceux qui la vivent individuellement et collectivement ne
l'échangeraient contre une forte rançon avec aucune du monde arabe. Et ce n'est
sûrement pas par simple caprice.
Et ce n'est pas
par hasard non plus si les jeunes dans les pays arabes ne rêvent que de
l'Occident mécréant, où la femme, considérée en Orient comme dépravée, a plus
de droits et de libertés que les épouses de tous les ministres des pays arabes
dans leur pays. A l'étranger, c'est la métamorphose…
L'image que renvoie le Parlement algérien à
ses homologues, où les élus ont été élus, connaissent sur le bout des doigts
les problèmes de leur circonscription et ont un certain bagage intellectuel, ne
donne aucune fierté d'être «représenté» par des personnes qui n'ont que deux
caractéristiques peu démocratiques mais programmées. Ces personnes votent
toujours les lois pour lesquelles elles sont étrangères, sont bien payées avec
tous les privilèges liés au «poste» de travail. Avec ces deux seules marques de
fabrique, il n'y a aucun risque de voir des débats, de faire évoluer la société
et d'améliorer la vie et le fonctionnement d'un Parlement qui ferait école, qui
rendrait fiers les jeunes Algériens et injecterait de la confiance au sein du
peuple, comme dirait Castro qui croit que son pays a une voix qui porte, à même
de faire réfléchir les inventeurs de l'Internet, des voyages dans l'espace, de
Facebook, de l'avion, de la voiture et des vaccins… Et du Parlement rapporté
chez nous comme une pièce montée qui consomme peu d'idées mais beaucoup
d'argent, tout en bloquant durablement la démocratie, où les décideurs sont
élus quelque part, même dans leur village natal, pour prétendre dire et faire
au nom du peuple.
Des milliers
d'appareils médicaux sont en panne. Des cancéreux n'ont pas les traitements
adéquats, alors que le plan qui va jusqu'en 2014 aligne des milliards de
dollars jusqu'à l'horizon. Des milliers d'élèves vont souffrir du froid avec
l'arrivée de l'hiver parce que leur école n'est pas chauffée, alors qu'elle se
trouve dans une région parmi les plus froides du pays.
Imaginons la
réaction des parlementaires si on les prive d'air conditionné en été et de
chauffage en hiver ! A coup sûr, ils se mettraient en grève.
A l'heure de la prière, n'importe laquelle,
des millions de citoyens vaquent dans les rues, été comme hiver, oublient
d'aller à la mosquée, chez eux ou dans les administrations dotées de «coins
mosquées», faire leur prière fortement obligatoire dans la religion musulmane.
Cet «oubli» de masse n'est jamais sanctionné par la justice et encore moins par
la police qui regarde des millions d'hommes et de femmes déambuler aux heures
des prières. N'arrêter que les non-jeûneurs relève de la discrimination et
valide une fetwa non prononcée qui rend facultative la prière en Islam. C'est
la yadjouz ! Au pays des grands paradoxes où seuls les musulmans auraient le
droit de vivre, l'amicale des fondateurs des mille et une sectes, dont les
membres ont tué, égorgé, décapité des bébés, poussé des élites vers l'exil
ou/et la folie, lancent des appels, des siècles après la loi sur la
réconciliation pour que la violence cesse. Ces néo-pacifistes destinés à
l'enfer à perpétuité pour leurs crimes et les malheurs semés par eux et dont
les adeptes irréductibles tuent et tueront bien après que l'appel de leurs
ex-chefs fasse le flop qui a suivi tant d'appels, de compromissions…. Il sera
loisible, d'ici la fin de l'année, pour n'importe qui, à la lecture d'un seul
journal, de comptabiliser les victimes du terrorisme après les discours de Abou
Machin et alias Rouge-sang. L'Algérie, qui a signé et signera encore des tas de
traités et de conventions sur l'environnement, sur l'éradication des déchets de
toutes sortes, sur la lutte contre toutes les pollutions, continue de
multiplier les décibels et les haut-parleurs pour martyriser toutes les
populations.
Lorsque
l'électricité et la TV n'existaient pas, comment faisaient les musulmans normaux
en Algérie pour ne pas rater la prière du matin ? Ecouter le muezzin, remonter
un réveil, avoir son horloge intérieure alimentée par la foi, ne sont plus
valables à l'heure du hurlement, de l'ostentatoire, des pressions de toutes
sortes à la recherche de la société idéale composée de 120% de croyants et
seulement de 3,5% de citoyens. Résultat en voie d'être atteint, même si la
bigoterie artificielle fait office de statistiques.
C'est l'héritage
hyper performant laissé aux générations futures pour que leur pays se fasse une
place dans le top des grandes nations, celles des sciences, des technologies,
des premières universités au monde, des TGV, des milliers d'heures de
programmes TV fabriqués par année, des grands parcs et lacs artificiels, des
plages bondées de jeunes fiers et heureux d'habiter leur pays, où la fête est
une composante essentielle sur la durée d'une vie.
La fête, la joie
de vivre, des familles avec enfants et visages peints dans les stades, une vie
nocturne avec des salles de cinéma, des théâtres et des opéras qui affichent
complets, des musées gratuits la nuit… Ces rêveries d'ailleurs sont les signes
distinctifs, l'empreinte digitale d'une gouvernance.
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Posté Le : 16/09/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Abdou B
Source : www.lequotidien-oran.com