Algérie

Le Parlement en colère


Le Parlement en colère
Les pays membres de l'espace Schengen ont décidé, la semaine dernière, de ne plus consulter le Parlement européen pour fermer les frontières intérieures en cas de pression migratoires incontrôlable à une de leurs frontières extérieures.
L'annonce a été faite par le Danemark, qui préside l'Union européenne jusqu'à fin juin. L'accord a été obtenu à l'unanimité des ministres de l'Intérieur de l'Union. «Le Parlement européen prend très mal cette décision du conseil», a annoncé Martin Schultz, président du Parlement depuis janvier dernier. Le social-démocrate allemand a piqué une colère, fustigeant le gouvernement danois qui avait forcé la main pour que les 27 ministres de l'Intérieur accouchent à l'unanimité d'un tel projet. De son côté, la Commissaire aux affaires intérieures de l'UE, Cecilia Malmström, opposée au compromis soumis aux ministres, s'est dite «déçue par le manque d'ambition européen». «La réintroduction des frontières doit être la dernière ressource, quand tout a été épuisé. Elle ne doit pas être une décision unilatérale des Etats mais une décision européenne. Au final, nous n'avons pas de véritable mise en 'uvre des décisions, pas de suivi communautaire, pas la possibilité de réagir à de possible abus populistes suites à des pressions internes.» Et la tempête ne fait que commencer. Comme l'Europe de Schengen, la révolte qui a animé l'hémicycle du Parlement était palpable et sans frontières politiques. Dans une union sacrée, rare, tous les groupes (à l'exception, traditionnelle, des eurosceptiques virulents d'ECR, majoritairement britannique) ont fait pleuvoir, comme à Gravelotte, un mot inédit : boycott. «Pour nous, la présidence danoise du conseil est terminée», a affirmé, poing serré, le président du groupe conservateur (PPE) Joseph Daul. La rotation est plutôt favorable à cet arrêt des négociations qui vaut «pour tous les dossiers»; ladite présidente tournante se termine le 30 de ce mois. Daniel Cohn-Bendit, quant à lui, a déclaré «qu'en tout ce temps, n'avoir jamais vu ça ! C'est la guerre ! » Il était dans le même état d'énervement que les autres députés européens, qui estiment que le sacro-saint principe de libre circulation soit respecté. Face à l'indignation et la colère du Parlement européen, les dirigeants français et allemands ont annoncé qu'il s'agit d'une «mesure extrême, dont la mise en 'uvre est soumise à des conditions très strictes». Ils ont déjà la possibilité de rétablir temporairement des contrôles à leurs frontières nationales pour des raisons de sécurité et d'ordre public. La Pologne vient de le faire pour l'Euro-2012 de football, qui se déroule actuellement sur son territoire. La pression migratoire incontrôlable entre la Grèce et la Turquie a incité ces deux pays à prendre des mesures draconiennes, en fermant temporairement leurs frontières. La France n'entend pas agir de manière unilatérale face aux problèmes posés par les pressions migratoires dans l'UE et il est «hors de question» qu'elle quitte l'espace Schengen, a affirmé de son côté le ministre français de l'Intérieur, Manuel Valls, en commentant l'accord européen, voulu par le présidence danoise.
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