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Le pari perdu d'Alger sur Iyad Ag Ghaly, selon le New York Times



Le pari perdu d'Alger sur Iyad Ag Ghaly, selon le New York Times
Pour le New York Times, en misant sur Iyad Ag Ghaly, le chef d'Ansar Eddine, "l'Algérie a semé les graines de la prise d'otages" du complexe gazier de Tiguentourine (In Amenas). "Au contraire", estime le quotidien Newyorkais, "avoir des liens étroits avec un puissant" chef d'un groupe armé, "de l'autre côté de la frontière" avec le Mali, "à l'instar du Pakistan en Afghanistan", "ne pourrait protéger (les) intérêts" de l'Algérie.
En accueillant un représentant d'Ansar Eddine, "qui a été logé dans un luxueux hôtel de la Capitale", Alger "a nourri la vipère", affirme un article du New York Times. "Mais au lieu de faire en sorte que le conflit reste en dehors de l'Algérie, le seigneur de la guerre, Iyad Ag Ghaly, a fini par l'amener à l'intérieur. Ses forces ont fait une poussée soudaine vers la capitale malienne en janvier, entraînant la colère de ses patrons algériens, et une intervention militaire française et, finalement, de donner des extrémistes un cri de ralliement pour s'attaquer à un gisement de gaz algérien, provoquant la mort d'au moins 38 otages", ajoute le journal. L'offensive des groupes armés vers le Sud du Mali, qui a déclenché la chaîne mortelle des événements, a "beaucoup choqué les Algériens", affirme le représentant de M. Ag Ghaly en Algérie, Mohamed Ag Aharib, cité par le NYT. "Ils m'ont dit qu'ils ne voulaient plus rien à voir avec moi", a-t-il ajouté.
"Nous avons deux types de logiques concernant ces organisations et ces personnes. L'une est l'idéologie, l'autre est la logique locale", affirme Georg Klute, professeur Allemand à l'Université de Beyrouth, à propos de la mosaïque des rebelles, des bandits et des militants islamistes dans la région. Pour lui, l'Algérie a fait le pari que "Ansar Dine pouvait être un contrepoids aux tentatives d'ériger un Etat Touareg indépendant". "Ils ont donc fermé leurs yeux quand Ansar Dine traversait la frontière pour le carburant, les voitures, et les pièces de rechange", ajoute Georg Klute. De son côté, Anouar Boukhars, un expert de l'Afrique du Nord au Carnegie Endowment for International Peace, estime que la stratégie d'Alger dans ses relations avec Ag Ghaly "a été un véritable échec" car "viciée dès le départ". Par ailleurs, invité par Maghreb Emergent à commenter l'article du NYT, un spécialiste algérien, qui souhaite garder l'anonymat, s'étonne que personne ne se pose de question sur l'étrange et absurde "offensive" d'Ansar Eddine et des djihadistes vers le Sud du Mali. "La démarche est si peu rationnelle qu'on peut légitimement se demander si Ansar Eddine n'a pas été manipulé pour engager une opération qui justifie tout le reste", ajoute notre source.
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