Le pari fragile de Madjer

Madjer réussira-t-il son pari ' Celui de gagner face à la Tanzanie ' Le scepticisme s'invite dans les commentaires et analyses. A-t-il raison d'écarter ceux qui pourraient relever le niveau de la rencontre ' Il dit être le seul à mener la barque à bon port. Mais il ne dit pas avec quelle équipe, du moins avec quel adversaire.Il prend soin de ne pas trop communiquer sur ce sujet croyant que les médias ne sauront pas faire la bonne critique. C'est à la mode, depuis quelque temps le discours a changé, s'il ne l'est pas encore, il le sera demain. Tout le monde doit se mettre sur une seule voie, et ce, pour éviter à ce que la critique ne contredise pas leur façon de voir les choses. Face à la Tanzanie, il y aura ce Chaouchi mais pas le Mbolhi, plus intelligent, plus rodé et plus technicien que nous lui connaissons, lorsqu'il s'agit des grandes rencontres. Madjer ne veut pas de lui. Il a peur de créer cette concurrence, qui risque de faire mal à Chaouchi, mais pas seulement à Zemmamouche ou à Salhi. MBolhi, depuis le sommet de sa compétence conforté par son club saoudien de l'Ettifaq et en «gentleman», s'interroge calmement sur le pourquoi de cette attitude de Madjer. «Pourquoi il ne m'a pas convoqué '», «j'ambitionne toujours de rejouer en sélection» ou bien encore «je souhaite beaucoup de réussite à mon pays même si je ne suis pas convoqué». Mais il reste, et restera, un gardien de valeur, sincère, transparent et disposé à rejoindre l'équipe nationale. Pour les consultants, il y a une erreur que vient de commettre le sélectionneur. Elle risque d'avoir des répercussions assez lourdes de conséquences. Qui aura raison dans cette histoire ' Un supporter des Verts, nous dira «le Mouloudia d'Alger a écrasé l'équipe africaine par 5 buts à zéro, c'est formidable, on est tous heureux, c'est l'Algérie qui avance dans le football africain, mais aurait-elle réalisé ce score avec une équipe d'égale à égale ' C'est lorsqu'on a une équipe d'un niveau égal que l'on peut dire que le Mouloudia est une équipe à victoire... C'est à peu près la même chose avec Madjer, lequel engagera demain une équipe composée de locaux à moitié, pour affronter la Tanzanie. Quel commentaire faire ' Aucun. Les journalistes et consultants ne sauront pas quoi dire, dès l'instant que cette équipe n'est pas d'un haut niveau. Il faudrait attendre les gros calibres pour apporter une réponse juste au travail dont Madjer se vante». Reste maintenant, la stratégie qu'il va adopter pour freiner les contres adversaires. Le sélectionneur y réfléchit et aurait même trouvé la formule que lui inspirent les précédents maîtres du terrain. Un 5-3-2 serait la meilleure recette pour bétonner la défense, avec 5 milieux de terrain et le tour sera joué. Bon, ce n'est qu'une hypothèse, les Tanzaniens ne sont pas aussi naïfs, bien qu'ils ne soient pas un mur difficile à escalader, sauf si les acteurs nationaux ne se démêlent pas. Ceux, qui ont acquis cette dure expérience, ne seront pas sur le terrain, on aura droit à un échantillon du niveau de notre football. Madjer veut faire face à cette vague de critiques et semble, selon quelques indiscrétions, refuser d'animer des conférences de presse, au regard des questions que posent les journalistes. «Si c'est pour des critiques, non merci, pas de conférence de presse», aurait-il déclaré récemment. Ce qui signifie que pour la communication, il faut attendre. Un confrère de Liberté s'est interrogé, à juste titre, comme nous le faisons régulièrement, à savoir «Ferhat et Benmoussa seront-ils suffisamment endurants et habiles techniquement pour assumer les lourdes tâches qui les attendent '» C'est là où le bât blesse car défensivement Ferhat et Benmoussa ont déjà montré leurs limites. Il faudrait attendre la rencontre du 22 pour avoir la réponse que les supporters souhaitent, avec ses effets positifs.