Algérie

Le pari "fou" d'un Algérien



Le patron de cette entreprise s'engage à assister les agriculteursSur la base d'un contrat de partenariat, Chelouch Djamel, patron de l'entreprise éponyme, s'engage à acheter les récoltes de saison et annuelle aux prix pratiqués sur le marché.
De nombreux gros exploitants agricoles du nord du pays ont été invités hier, par la Chambre nationale de l'agriculture sise à Alger d'assister à un exposé de présentation de l'entreprise qui porte le nom de son propriétaire, Chelouch Djamel (ECD).
Au terme de cette présentation, beaucoup d'entre eux, sinon la majorité n'en revenait pas. Et pour cause: le patron de cette entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (Eurl) leur a indiqué que ECD s'engage à les assister dans leur campagne de culture de l'amont à l'aval, à partir d'une plate-forme numérique et si besoin est, de leur déléguer sur place des experts en production agricole, moyennant une contribution des plus symboliques, mais ce qui a le plus suscité de la curiosité et non moins de l'étonnement chez les invités de la Chambre, c'est le fait que Chelouch leur a assuré d'acheter toute leur production de saison et annuelle aux prix pratiqués sur les marchés de gros du pays sur la base d'un contrat de partenariat dûment établi. Deux engagements qui n'ont rien d'extravagant.
En effet, selon Chelouch des expériences pilotes du même type ont été menées avec des agriculteurs de la plaine de Béni-Slimane (wilaya de Médéa), car l'entreprise est installée à Médéa, et «qui se sont soldées par d'excellents rendements agricoles avec des produits de qualité et surtout ont donné entière satisfaction aux agriculteurs qui nous ont fait confiance», a précisé le parton de l'Eurl.
Ce dernier a par ailleurs indiqué, histoire de convaincre encore plus le parterre d'invités que son entreprise a signé une convention avec la Banque algérienne de développement (BAD) afin que «nos partenaires agricoles perçoivent leurs dus le plus rapidement possible. Cela bien entendu dans notre intérêt, si nous voulons fidéliser nos fournisseurs».
Il convient de souligner que les collaborateurs directs de Chelouf ont tour à tour, chacun dans son domaine d'activité, présenté avec force détails sur quoi va reposer l'assistance technique fournie aux exploitants agricoles qui auront conclu un contrat de partenariat avec leur entreprise. Ainsi, le responsable des volets phytologie et phytosanitaire, a expliqué qu'il sera demandé en premier lieu au partenaire de nous transmettre des échantillons de graines qu'ils veulent semer, afin de les analyser et décider quelle catégorie est la mieux adaptée à son type de sol. «C'est d'autant plus nécessaire et utile pour l'agriculture s'il veut obtenir de bons rendements à l'hectare et une production de qualité» a-t-il lancé. Quant au responsable du volet étiquetage, ce dernier s'est surtout employé à faire comprendre que l'étiquetage est en quelque sorte un passeport, «compte tenu que les produits maraîchers que notre partenaire va nous fournir sont destinés à l'export. «Connaître le lieu où était le légume ou le fruit, la période et d'autres indications sont impératifs dans la mesure où le certificat de traçablité est établi par les autorités du pays destinataires», a fait savoir ce dernier. Dernier collaborateur à intervenir ce sera celui qui est responsable du numérique. Il expliquera qu'une application numérique va nous permettre de rester en étroite relation avec notre partenaire. Et si besoin est nous déléguerons sur place des experts en production agricole pour mieux assister l'agriculteur dans son labeur.
Et nous pourrons même grâce à l'outil informatique conseiller le partenaire «à, savoir quand est-ce qu'il doit irriguer et la période précise où il peut entamer la cueillette' «Autrement dit, nous mettons à sa disposition tout ce dont il a besoin, comme information nécessaire pour qu'il puisse respecter à la lettre l'itinéraire technique» a expliqué cet assistant auprès de ECD.
Il y a lieu de croire que ce que veut mettre en place Chelouch va certainement créer un engouement chez beaucoup d'exploitants agricoles qui jusqu'ici, et d'année en année, trouvaient des difficultés à écouler leur production. En somme et à travers le partenariat qu'ils auront conclu, ils n'auront plus à se soucier du volet vente, ce qui va leur permettre de se consacrer uniquement à leur corps de métier.
Soulignons que ce projet de partenariat s'il venait à se concrétiser à grande échelle boostera nos exportations en produits agricoles frais. C'est d'autant plus faisable dans la mesure où, d'une part, nos produits maraîchers locaux sont d'une excellente qualité et d'autre part, la Eurl est déjà présente en Russie et au Koweït.
Ce qui laisse supposer que l'Algérie ne sera plus absente de la liste des pays exportateurs de produits agricoles, comme c'est le cas aujourd'hui, et cela malgré son fort potentiel agricole faut-il le déplorer.


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