Algérie

Le pari de la confiance



Le pari de la confiance
Pour le moment, elle n'est que simple annonce. Les délais d'attente pour les rendez-vous des séances de radiothérapie seront réduits à deux semaines à partir du mois de juin prochain a, ainsi, indiqué, mardi dernier, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière.À première vue l'annonce mériterait d'être enregistrée jusqu'à ce qu'elle devienne une réalité ou elle s'avérerait une promesse sans lendemain tant nos officiels sont constants dans l'art de vendre du mensonge ! Sauf que des voix de professionnels n'accordent pas de délais de vérification à la promesse. C'est ce qu'attestent des voix de l'intérieur du secteur, pour qui la prévision ministérielle est sans fondement. La raison : l'Algérie ne dispose pas du nombre nécessaire d'appareils de radiothérapie pour y arriver. Mais plus que le retard en matière d'équipements, il y a incontestablement beaucoup à faire sur ce terrain. La santé, chez nous, a été tellement abandonnée qu'elle en inquiète davantage à telle enseigne que les patients qui se rendent dans les établissements de santé assimilent parfois leur quête de soins à un rendez-vous avec la mort. Pour les Algériens, les hôpitaux font office depuis plusieurs années de véritables mouroirs à défaut d'être des lieux de soins ordinaires. Le mal de la santé est vérifiable dans tous les coins. Dans les établissements publics, comme dans les cliniques privées, malheur aux patients qui s'y rendent. Dans nos hôpitaux, on achève bien les vies des personnes. On se permet même de rendre plus pénible une vie qui y arrive. La situation catastrophique de nos hôpitaux n'a épargné en fait aucun service, y compris celui dédié aux urgences où il n'y a guère de raison de garder l'appellation. Dans des établissements où ceux qui accompagnent un patient ne trouvent pas d'interlocuteur utile, il est mensonge de parler d'urgences. Des scènes semblables se passent quotidiennement dans nos hôpitaux : des victimes d'accidents domestiques ou d'accidents de la route traînent dans les couloirs au vu d'un personnel médical en décalage avec les normes professionnelles. La situation est plus qu'inquiétante quand un malade est abandonné dans un lieu où il attend soins et prise en charge. C'est manifestement le triste constat chez nous. Le mal est désormais plus profond et il est temps de modeler les priorités en «soignant» les hôpitaux pour qu'ils puissent un jour recevoir, selon les normes, des patients algériens de plus en plus nombreux à souffrir de multiples maladies. Autrement dit : le corps le plus malade, c'est bien le système de santé algérien. Ce système refuse encore de considérer le malade comme un élément essentiel de toute politique de santé. Le retard est tellement énorme que le remède ne saurait se suffire de quelques acquisitions, aussi nécessaires soient-elles.Rendre la confiance aux Algériens est plus qu'une nécessité.A. Y.




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