La librairie Chaïb Dzaïr a accueilli samedi dernier, un militant de la guerre de Libération nationale, Félix Colozzi. Personnalité exceptionnelle, il a publié « Mémoires de prison » aux éditions El Kalima où il raconte son engagement durant la guerre de Libération. Après l'hymne national, l'assistance a suivi une projection de six minutes. « Rester en Algérie » relate le parcours héroïque du militant. « La rencontre, qui s'étalera durant les mois de novembre et décembre, entre dans le cadre de notre programmation autour des résistances », a indiqué Sekhri, consultant à l'ANEP. « Félix Colozzi est un moudjahid d'origine italienne. Sa vie et son itinéraire réunissent les ingrédients d'un roman social », a-t-il ajouté. Tout jeune, il découvre que l'Algérie n'est pas la France. Dans sa famille très pauvre, le père, né en Algérie, est raciste et dur avec lui. A 14 ans, il rejoint le monde du travail et découvre la misère et les bidonvilles où s'entassent les Algériens. Il découvre une autre réalité, contraire à celle des journaux français. Il décide alors de rejoindre la Révolution. Il s'engage comme syndicaliste et militant durant la guerre de Libération. Quand le 1er Novembre éclate, il ne fut pas surpris. Sa position était claire. Il avait choisi son camp. Il s'inscrit en 1956 dans les rangs des fidaïnes, s'intégrant au groupe où militait Yveton et prit part à des actions. Ce dernier est arrêté et Félix Colozzi n'a pas tardé à subir le même sort. Il aurait pu être lui aussi exécuté. Interné pendant six ans, il connaîtra les prisons coloniales (Serkadji, El Harrach et Lambèse). Transféré en France, il sera assigné dans trois pénitenciers, dont celui de Rouen. Il fut enfin libéré le 12 mai 1962, quelques semaines après les accords d'Evian et rentre en Algérie le 18 juillet 1962, dans un avion rempli exclusivement d'Algériens heureux de retrouver leur patrie. Il croise des Européens à la mine déçue. Envers ceux qui l'ont dénoncé à la police, « il n'éprouve ni haine ni rancune », raconte-t-il. Il souligne surtout la discrimination et la misère des Algériens durant la colonisation. Il ne regrette surtout jamais son itinéraire de moudjahid. En marge de la rencontre, il a loué l'initiative. « Je suis toujours gêné lorsqu'on me rend un hommage. J'estime que ce que nous avons fait, c'était uniquement un devoir. Pour devenir un Algérien, il fallait participer à la guerre de Libération, ne pas attendre. Il fallait, dès le début, entrer dans l'action »,a-t-il affirmé. Son seul regret ' Repenser aux condamnés à mort qui n'ont pu apprécier le goût de l'indépendance.
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Posté Le : 20/11/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Samira Sidhoum
Source : www.horizons-dz.com