Algérie

Le parcours du combattant des parents d'élèves



Le parcours du combattant des parents d'élèves
Si certains parents d'élèves ont pu régler leur problème de transfert en temps opportun, d'autres n'arrivent toujours pas à inscrire leurs enfants.Au cinquième jour de la rentrée scolaire, les bureaux de la direction de l'éducation d'Alger, à l'instar de ses multiples dépendances, ne désemplissent pas. Des parents d'élèves, par leur présence apparemment impromptue, envahissent les moindres espaces de la direction.Pour les transferts d'élèves et les changements d'établissements, la direction a, dans le but de contenir l'incessant flux de citoyens, réservé une grande salle, qui affiche, de prime à bord, des allures de salle de traders, tant elle déborde d'une foule immense et continuellement grandissante.Devant la porte de la grande salle, les parents d'élèves sont accueillis par un opérateur qui, tel un automate, répond à leurs questions par des chiffres brefs et concis : «Bureau n°1. Bureau n°6?», sans ajouter mot. Ce qui fait office de bureaux dans cet espace ne sont autres que des tables d'écoliers, derrière lesquelles des employés, à la mine décontenancée, s'affairent à prendre en charge les doléances des citoyens, et ce, dans une sorte de ballet interminable, où le moindre son est amplifié par l'écho de la grande salle, alimentant en bruits divers le grand brouhaha.Les parents d'élèves attendent leur tour dans des chaînes qui débutent à partir de ces semblants de bureau, pour aboutir aux abords d'un mur aux fenêtres entrouvertes. Dans cette indescriptible anarchie, on entend tantôt les réclamations des parents d'élèves, importunés par des complications administratives harassantes, tantôt les grondements des employés acculés dans leurs derniers retranchements, par des citoyens peu enclins à la bonne séance, «cela fait trois jours de suite que je viens à la direction. Je n'ai toujours pas réglé mon problème», confie une mère de famille, «nous avons été relogés à Heuraoua. Je dois impérativement inscrire mes filles dans une école proche de notre nouveau lieu d'habitation», ajoute-t-elle.CalvaireUn père de famille, au bord de la crise de nerfs, fulmine à son tour : «Les déclarations des pouvoirs publics ayant trait aux nouvelles mesures devant faciliter les démarches administratives des citoyens sont complètement fausses. On nous a bernés», dit-il. Et d'ajouter : «Il était question que les démarches de transfert se fassent seulement au niveau des établissements scolaires, et c'est à ces derniers de régulariser la situation vis-à-vis de la direction de l'éducation. Ce n'est hélas pas le cas, car on est ballotté entre l'école et l'académie. J'ai dû, pour ma part, faire le déplacement entre les deux, plusieurs fois.»L'air chargé de poussière fine est irrespirable dans cette immense salle aux ouvertures petites. A partir de 11h, les parents d'élèves commencent à réclamer plus d'entrain de la part des employés, car ils savent que les bureaux ferment à midi. «En dépit du grand nombre de citoyens qui se présentent à la direction, cette dernière ne reçoit que pendant la demi-journée et c'est insuffisant. L'employé d'un bureau ne traite enfin de compte qu'une dizaine de dossiers durant cette demi-journée», déplorent-ils.Si les premières démarches de transfert doivent se faire au niveau des établissements scolaires, ces dernières ne sont pas moins harassantes que celles menées auprès de la direction de l'éducation. Certains directeurs d'établissement ne se donnent pas la peine de remettre aux parents d'élèves, demandeurs de transfert, tous les documents nécessaires pour l'accomplissement de cette opération. «A la direction de l'éducation de l'est de la capitale, on m'a demandé une fiche de transfert que je devait signer au niveau des deux établissements, de départ et d'accueil. Le directeur de l'école primaire où est scolarisé mon fils ne m'a remis que ce document, or il est question également de me remettre la fiche du parcours scolaire, le cahier de classement ainsi que le livret de santé de mon fils. J'ai dû pour chaque document faire le va-et-vient entre l'académie et l'école primaire plusieurs fois», déplore un parent d'élève.Si certains parents ont pu régler leur problème de transfert en temps opportun, d'autres n'arrivent toujours pas à inscrire leurs enfants. «C'est la quatrième fois que je me présente à l'académie. Apparemment, les employés ont perdu le dossier de mon fils. Personne n'a daigné me renseigner sur la démarche à suivre pour régler ce problème, d'autant plus que ce n'est pas de ma faute si le dossier a été perdu», révèle un parent d'élève. Ce sont là quelques contraintes bureaucratiques que les citoyens doivent surmonter. Les assurances des pouvoirs publics ayant trait à l'allégement des procédures administratives ne sont que des promesses. Sur le terrain, le citoyen est confronté à une pléiade de contraintes bureaucratiques lourdes et épuisantes.




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